vendredi 14 octobre 2011

Titan et Fils : le reboot – CR1 – Premiers pas dans Gorgéfax

18 FRIMOSE de l’ANNÉE du CANARD-JAGUAR

Voilà presque dix jours que nous sommes sous les voûtes immenses de Gorgéfax, et je n’ai pas trouvé une seule fois le temps de tenir à jour ce foutu cahier de route. D’abord il y a Lilou, puis il y a ces cons d’écureuils qui se jettent sur les murs des silos. On a mis un moment à piger que c’était à cause des lointaines odeurs de cuisine divine qu’eux percevaient et qui leur filaient la fringale et l’envie de se barrer. Avec Eustache on a revu l’isolation des silos, mais on n’ose plus les lâcher, des fois qu’ils ne reviennent pas. Heureusement on les nourrit avec des stocks de cubes de noix achetés aux Noisitiers.

Et puis il y a eu hier. Sous prétexte de prendre un raccourci, nous avons essayé de traverser un grand bac à vaisselle, et nous avons passé deux jours dans ce marécage de lacunes mousseuses et de débris alimentaires moisis et gorgés d’eau. Nous en étions presque sortis quand un zéphyrin ou un serviteur divin, je m’en cogne, a ouvert le siphon pour nettoyer le bac. Là l’enfer s’est déchaîné. Le paysage s’est mis à défiler comme si l’univers s’effondrait sur lui-même, avalé, englouti, au fond d’un puits, à peine quelques lieues derrière nous. Le courant nous a entraîné aussi et nous y serions passés si après bien des manœuvres savantes, et un tricotage acharné des pattes métalliques de notre véhicule, les autres n’avaient réussi, dans l’urgence, à former un bouchon avec des écorces géantes de fruits moisis et des longues fibres pâles que Bellisama s’imagine être des cheveux de déesse… Foutu romantique cette fille.
Seul truc positif dans cette nuée d’emmerdes, une sorte d’acarien gros comme un bœuf qui est venu se cramponner à la Praline pour ne pas être englouti par les flots. Il m’a bien détendu celui là. Je lui ai fait avaler ses mandibules. Le gros calibre à bout portant, ça ne pardonne pas. Le doc dit que je serai bientôt guéri et que mes morsures et mes plaies se referment à une vitesse étonnante. Bah. On est ce qu’on est…

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