jeudi 12 juillet 2012

Ah y est ! On déménage !

Bon, c'est décidé : on ne publiera que sur le site Fleurs de Méninge !

Pour ceux qui veulent nous suivre vous n'avez qu'à cliquer sur le lien ci-dessus.
Pour ceux qui veulent tout de même laisser des commentaires, on reviendra de temps en temps.

mardi 10 juillet 2012

LAELITH : le Silence des Cuistots

Laelith... ah, Laelith ! Une de nos cités préférées !!! Aussi nous y revenons souvent. Vous avez peut-être lu ces textes ailleurs, peu importe, je continue mon travail d'archivage...

L’établissement du Silence des Cuistots est plus un labyrinthe qu’un restaurant. Les serveurs s’y faufilent avec une discrétion de tueurs hashishins, dédale de paravents de cuir, de cloisons peintes, de corridors reliant diverses pièces d’un même pâté de maison, et de bibliothèques de chêne, aux étagères bien garnies de lourds volumes assoupis. Ici l’on peut souper sans être dérangé, dans uns silence presque absolu, y traiter ses affaires en toute discrétion ou s’endormir sur la banquette. Le personnel ne répond que par hochement de la tête et cultive l’art difficile de la pantomime culinaire. Car, après tout, avouons qu’il faut bien du talent pour mimer les délices de la roulade d’anguille aux trois poivres et aux abricots séchés…

Petite balade, si un jour vos joueurs ont un rendez vous non annoncé dans ce restaurant, et que par conséquent, les serveurs ne peuvent pas les conduire à leur futur interlocuteur.
1)     Un groupe de serveurs avec leurs plateaux découvrent les Pjs en train de roder et les raccompagnent pacifiquement à l’entrée.
2)   Après avoir longtemps déambulé dans les recoins tentaculaires dur restaurant, les PJs finissent par déranger Shzuuus Mooork pendant son repas. Notons que cette créature du cloaque aime déguster de temps en temps un client dans cette ambiance feutrée et qu’elle est assez puissante et intelligente pour faire disparaître ses traces et laisser un pourboire…
3)    Un pauvre client a fait la folie de partir chercher les toilettes tout seul, sans actionner la sonnette qui appelle un des serveurs pour lui servir de guide, voilà une demi-heure qu’il tourne en rond, sans penser à actionner une autre de ces sonnettes.
4)      Tiens revoilà l’entrée.
5)  Voilà que vos joueurs dérangent un rendez-vous galant et adultère qui commençait, disons à s’échauffer. Le jeune homme, scribe de 18 ans, est rouge de honte, mais sa compagne, une noble âgée certainement du double, à la peau sombre et parsemée de fines cicatrices n’est pas de nature aussi conciliante. Vos joueurs feraient une grave erreur d’être autre chose que courtois avec Drusilla des Combes, une ancienne damoiselle corsaire qui a acheté ses quartiers de noblesse après de longues années de piraterie et de cruauté.
6)     Deux serveurs de retour avec une commande. S'ils voient vos joueurs, ce sera pour eux un retour à la case départ. Pas le temps de courir, se cacher s’impose. (privilégiez les descriptions cocasses plutôt que les jets de compétence)
7)   Un nain assoupi devant une montagne de plats vides. Son ventre au travail grommelle comme un dragon au fond de sa grotte. Vos joueurs vont-ils en profiter pour finir son quatrième dessert, lui voler sa bourse, ou passer discrètement ?
8)      Enfin la personne recherchée.

mercredi 4 juillet 2012

CADWALLON - Apocalypse World

Deux "PLAYBOOK" de plus : le disciple d'Achéron et le Libre Entrepreneur (le pirate). qui vient ouvrir la liste des métiers

       La Lanyfh
       Le Ninja
       Le Clone

dimanche 1 juillet 2012

CADWALLON - Apocalypse World

Cadwallon est une ville qui nous a tellement plu qu'on y revient souvent. On y a joué avec de nombreux et divers systèmes dont Apocalypse World.
Voici nos "PLAYBOOK" qui adaptent plusieurs races d'Aarklash. Chaque fois qu'on en rouvre un, on rigole un coup (en particulier en lisant les manœuvres amoureuses) et on a envie d'en refaire d'autres...

       La Lanyfh
       Le Ninja
       Le Clone

Nous posterons d'autres PLAYBOOK, en reprenant cette liste et en la complétant...

mercredi 27 juin 2012

HAVEN : le Mur du Portefaix

Tss... Ma folle de femme m'a donné quelques précisions quant à Haven : la carte a été construite à partir de celle de Marienburg. D'où de nombreuses références à Warhammer...
Son projet était de coller davantage aux descriptions des livres mais elle n'en a jamais eu le temps. Un jour peut-être ? Mais là, pour parvenir à boucler tous nos projets, il nous faut carrément viser la réincarnation !
Encore un PDF à peine mis en forme : le Mur du Portefaix.

dimanche 24 juin 2012

HAVEN : quartier du Suiddock

Il y a quelques années, ma Moitié nous avait fait joué quelques temps à Haven, la ville dans laquelle se déroulent les aventures de Hawk and Fisher de Simon R. Green.
Nous avions pondu un début de PDF bien flashy  : voici le quartier du Suiddock.
(« En orange, c’est trop la classe ! », dit-elle...Certes mais c'est mal mis en page !)

vendredi 22 juin 2012

Fleurs de méninges : le site... ça avance !

Ça fait quelques temps que je poste mes messages en doublon sur ce blog et le site Fleurs de Méninges.
Je me pose de plus en plus la question de la survie du blog : il faut reconnaître que ma Moitié avait raison, le site est bien mieux organisé.
Cependant, il semblerait que cette adresse reste visitée (peut-être par habitude ? Ou peut-être que les habitués ont raté l'adresse du nouveau site ?). Et puis, on y suit mieux les nouvelles publications... Rooh ! que faire, que faire ?
Enfin bref, j'ai ajouté l'adresse du site dans l'onglet "Mes autres capharnaüms" et remonté l'onglet avant les archives.

mercredi 20 juin 2012

EXIL : le Balcon de Théodule


Ce glacier officie en plein air, sur un palier cul de sac,  sa machine et ses congélateurs font vibrer le grand escalier de fonte sous lequel ils s'entassent. Les clients s'assoient sur le balcon, autour de guéridons art déco, ornés de photophores de couleurs toutes différentes.  Une rampe tarabiscotée, en fer forgée, les sépare du vide. Un grand auvent de toile cirée les protège du crachin, tandis que dans le vent se balance une guirlande de lampions en forme de ballons taxis.  Derrière son comptoir, enfoui dans la laine de ses écharpes et de ses gilets, un vieil homme ridé remplit les coupes de glace pilée, avant de les arroser de divers sirops pour leur donner leur parfum : marmelade d'alba, crème de lait gris ou miel de prouettes...

dimanche 17 juin 2012

EXIL : Robur et Tartignole, restaurateurs insaisissables, et corsaires de la tartine rissolée


Décrire cet équipage improbable est une gageure, tant il y a à dire et à deviner. Si lors de vos errances, vous apercevez un attroupement autour d'un ballon taxi garé de manière illicite, au beau milieu d'une place ou au bord d'une passerelle, et si alors flotte jusqu'à vous une odeur de cuisine, approchez vous et vous découvrirez le cuisinier le plus étrange qu'il m'ait été possible d'apprécier.
Oh, ce n'est pas Robur, ce manchot jovial, qui ne fait rien d'autre de ces 5 doigts que piloter son ballon ou déboucher des bouteilles de Marineux qu'il engloutit en riant. Lui n'est là, semble-t-il, que pour amuser la clientèle et tempérer parfois le bouillonnement créatif de son associé, Tartignole. Pas de carte ou de menu ici, à peine tendez vous quelques pièces, que Tartignole vous attrape le poignet, renifle vos doigts, les narines frémissantes, puis après avoir plongé ses grands yeux noirs dans votre regard, il regagne d'un bond le plan de travail, et commence une danse frénétique au milieu des ingrédients, non sans pousser parfois des piaillements festifs d'excitation. Il hache, étale et fait rissoler, il saupoudre, épice et file sous le comptoir dénicher les saveurs qui d'après lui, se marie le mieux à vos goûts et à votre humeur du moment. Je l'ai même vu déchirer d'un coup d'incisive l'abdomen d'un glork, afin de recouvrir de miellat une garniture de purée d'alba aux épices des anciens et de grandes tranches de fromage gris.
Enfin il sautille en couinant, jusqu'à ce que Robur enfourne la tranche de pain dans le fourneau du moteur à vapeur, et qu'il vous la ressorte fumante, et délicieusement rissolée.
Hum, aurais-je omis de mentionner que Tartignole est un fureuil ?
Robur n'est pas peu fier de son compagnon kargalien, aussi n'hésite-t-il pas à clamer: « Satisfait ou remboursé !! » Et, croyez moi si vous le voulez, on se fait très rarement rembourser.
Cet animal cuisinier n'est pas au goût de SANITATION, mais Robur est rusé, et à peine sent-il l'ombre de la queue du quart d'un problème, qu'il décolle et disparaît au milieu des poutrelles et des tuyères.

mercredi 13 juin 2012

EXIL : le Cirque Ascensionnel Kavol


Le Cirque Ascensionnel est un colossal assemblage de plateformes, reliées à des grappes de ballons. Il navigue autour d'Exil toute l'année, sauf quand le temps est trop venté...
S'arrimant ça et là, le cirque offre un spectacle assez exceptionnel, avec sa ménagerie, ses automates et ses danseuses du ventre.
L'aboyeur vante les mérites du voltigeur mécanique, du prince derviche de Forge, du magicien Rotomagor, des deux écuyers, père et fille, dansant un menuet endiablé sur le dos de leurs montures au galop, des équilibristes sur leur fil, du clown paillasse très flexible, d’une fillette virtuose de 40 mois qui joue de l'accordéon, d’un numéro de pyrotechnie où un nohodahak reste impassible au milieu d'illuminations superbes tandis que son cornac, un garçonnet asiatique en costume exotique, le gave de friandises, lové dans le creux d'un de ses tentacules…

lundi 11 juin 2012

EXIL : la Popotière

Il s'agit d'un restaurant avec une petite renommée, installé sur un éperon au dessus de la baie, avec un chaudron pour enseigne. à tour de rôle, des grand-mères du prolétariat viennent faire leur spécialité. Chaque semaine, une sorte de concours-recrutement a lieu, et une nuée de cuisinières en intérim, montant des bas fonds, envahissent les escaliers, chargées de cabas.

mercredi 6 juin 2012

STAR MARX : les Gonklins

Les Glonkins sont une race de guerriers humanoïdes, plus grands et plus forts que les Humains. Une arête osseuse barre leur postérieur verticalement. Cette arête est la marque génétique de l'espèce, mais malheureusement cela abime les sièges... C'est pourquoi les Glonkins sont très mal vus dans les bars.
Le peuple gonklin éprouve un sain dégoût pour la technologie, le genre de dégoût qui vous fait arracher les spots lumineux d'une coursive de Kosmodock parce qu'ils vous font « mal aux yeux » ou détruire, à coups de masse cloutée, le bouton d'appel d'un ascenseur, parce qu'il « ne répond pas assez vite, ni assez poliment ». On en a même vu grimper comme des simples contre des piliers de béton plutôt que d'emprunter des escalators qui « pincent les pieds ». Évidemment, aucun gonklin ne s'abaisserait à piloter quelque engin que ce soit. Alors me direz-vous, comment se fait-il que ces énergumènes soient présents sur les routes spatiales? Je vous répondrai en un mot, un seul petit mot qui représente  un concept bien compris et même poussé dans ses ultimes retranchements par les féroces gonklins: le "STOP".
Quand des gonklins veulent voyager d'un point à un autre, armer un vaisseau pour aller en piller un autre, voire même lever une armada spatiale (ça s'est vu), ils utilisent tout bêtement la technique du stop. Le fait que les hordes de gonklins kidnappent un pauvre pilote esseulé d'un aéronef ou un équipage réduit plutôt que de lever le pouce au bord des routes spatiales n'est, pour eux, qu'une pittoresque anecdote. Ensuite, ils s'installent à bord, réduisent en miette tout l'équipement non nécessaire, ou se font des colliers de diodes, tandis qu'ils tabassent ou menacent l'équipage pour qu'ils les amènent à bon port.
Cette technique s'est révélée d'une redoutable efficacité lors de leur guerre contre les Bletles de Gaspachok 22, et ce n'est pas par hasard si certains routards de l'espace, quand ils s'aperçoivent que les sièges des kosmodocks sont tout troués et abîmés, préfèrent quitter la station à la hâte plutôt que de se faire enlever par ces barbares aux fesses barbelées. Hélas, il est parfois trop tard.
Ajoutons que si d'aventure le vaisseau tombe en panne, que ce soit à force de vérifier à coup de hache la faiblesse de la technologie ou de chasser la chèvre naine dans les entrailles du soyouz (et ben oui, les Glinkons embarquent avec leur bétail ! Ils ne vont pas se servir d'un frigo tout de même ! Et puis rien ne vaut les produits frais…), si, donc, les moteurs de la fusée lâchent, alors les gonklins montrent qu'ils savent maîtriser un deuxième concept : l'appel de détresse, si possible avec une voix douce, suave et féminine.

dimanche 3 juin 2012

EXIL : Le Théâtre des Petites Machines Erotiques


De la rencontre amoureuse entre un de nos PJ, ingénieur maudit, au talent certain d'ailleurs, mais à la fort mauvaise réputation, et d'une trafiquante d'amour lors du scénario "Les Trépassantes", la généreuse Mategloire, qui  se défend avec son cul comme dirait Romain Gary, est né LE THEATRE DES PETITES MACHINES EROTIQUES.
Les ligues de vertu s'enflamment, et les curieux se pressent aux portes car cet établissement a réussi  à conjuguer les vices du jeu et du sexe. Imaginez un croisement incertain entre un peepshow et un bandit manchot et vous aurez tout compris du licencieux établissement. Chaque velle glissée dans le monnayeur octroie au voyeur un minute de spectacle certes, mais fait aussi tourner un complexe système d'horlogerie qui  met en branle (c'est le mot) tout l'appareillage et coordonne la rotation des cabines autour des 3 scènes, provoquant dans sa course, plusieurs événements  comme la rencontre de plusieurs scènes où l'ouverture de la cabine vers une des danseuses et la possibilité donc, pour le gagnant, de participer au spectacle... Cet établissement a connu une renommé rapide et peut trouver une fin tumultueuse...

Je me creuse en général la tête pour faire vivre les idées de mes joueurs, et là je crois que ça mérite deux ou trois péripéties : il y a déjà eu la recherche des fonds, du local (un palier à quelques marches de l'allée des Abymes, non loin d'un arrêt de tramway dans le quartier des Passantes) et le début d'un lancement publicitaire, à base de verres, comme les verres de saké dans les restaurants asiatiques un peu louches, l'alcool limpide faisant office de lentille ou de loupe et permettant de voir les daguerréotypes au fond.
Pour l'instant, les "artistes" sont :
MATEGLOIRE : petite et dodue, au sourire désarmant, elle est le "coeur" de l'équipe.
SATINE ET EYMELINE : deux soeurs un peu bécasses, avec le feu au derrière mais un bon fond,
BERTHE : forgienne exotique, assez dure avec tout le monde…

mardi 29 mai 2012

EXIL : le Canard Mécanique

Le propriétaire de ce journal, Germain PIRE est un acrobate de l'éditorial, arrivant à flatter CENSURE et à dénoncer certains abus et scandales, tout ça dans la même strophe. Il a plusieurs fois frôlé l'interdiction et l'emprisonnement mais il refait surface à chaque fois. Jusqu'à quand me direz vous?
Depuis le siège du journal, M. Pire entretient une horde de pigistes, tandis qu'un rail sur la façade voit défiler des lettres de métal qui donnent les gros titres. Cet épicurien rougeaud, à l'appétit d'ogre a su aussi s'assurer une base populaire en engageant des feuilletonistes novateurs, qui ont su trouver leur public.

Citons la série débutante mais déjà appréciée d' "Angélique, marquise des anges"  où une jeune orpheline est adoptée par une nuée d'anges des poutrelles, et vit une enfance sauvage et acrobate, au milieu des tuyères et des broussailles du jardin des Passantes, avant d'être rendue à la civilisation et de découvrir l'amour dans les bras d'un jeune patriarche nommé, vous vous en doutez, Jean de Peyrac... (« Moi Angélique ! toi Jean... ») Mais les ennuis sont à venir pour ce beau couple... A travers ce mélange de Tarzan et Angélique, les auteurs tentent aussi de créer un mouvement de sympathie pour les créatures volantes et de mettre un frein à la chasse...

vendredi 25 mai 2012

CADWALLON : les cerisiers de Drakaër


Sur l’Esplanade des Cerisiers, chaque année, lorsque ces arbres, importés de No-Dan-Kar, fleurissent, des ribambelles d’étudiants viennent s’y coucher dessous.
Certains sont persuadés qu’une petite sieste à l’ombre des fleurs rouges leur porterait chance au concours, étant bien entendu qu’il vaudrait mieux pour eux d’aller suivre leurs cours. Mais la plupart y viennent pour célébrer le retour du printemps en bambochant à qui mieux mieux, courant les filles, mettant en perce des tonnelets et se goinfrant de rôtis.
Les nombreux habitants, déplorant l’image que ces scènes de débauche véhiculent, trouvent cependant vengeance lorsque arrive la saison des fruits et que les Miliciens se promènent avec une badine pour fouetter jusqu’au sang les voleurs de cerises.

lundi 21 mai 2012

CADWALLON / APOCALYPSE WORLD

On a adapté certaines races de Cadwallon à Apocalypse World. Je n'en retrouve que 3 mais j'espère bien remettre la main sur d'autres... On en avait avancé tout plein...






dimanche 13 mai 2012

Le rite du Nom des Akkyshans

À la naissance d’un enfant, un des parents s’attache a l’arbre d’encrage avec une corde dont la longueur varie selon la grandeur du destin qu’on pense pouvoir lui offrir. Ensuite il s’enfonce dans le « bois maudit  pour trouver un nom elfe ». Un bois sacré où l’on laisse prospérer des horreurs. Il va jusqu'à ce que la corde soit tendue et, avec un couteau fait exprès, il coupe quelque chose qu’on met à brûler. Les sorcières lise le nom de l’enfant dans les fumées. On lui remettra SON couteau à prénom plus tard.
Si le parent est trop en danger, il lui arrive de jeter le gosse pour distraire le prédateur : personne ne lui en veut, c’est un signe du destin, comme quoi le nouveau né ne valait pas le coup. Des fois aucun des deux ne revient, autre signe du destin…
Un bébé que son parent abandonne et qui revient seul pourrait fournir matière à une légende autour de la naissance d’un grand héros akkyshan.
À Cadwallon, des rumeurs courent comme quoi il y aurait un bois sacré dans les environs de la Hure.

jeudi 10 mai 2012

CADWALLON - Les Minimes : L’Oenotilustre


Ce bar à vin est un des orgueils du quartier des Minimes. Sous un ciel de cristal et de perles, dans un décor tout de pendeloques de verre, au sein d’aquariums étranges, ondulent  des poissons rouges et des crabes aux tailles hors normes. Dans ce décor aux échos sous marins,  démultiplié par des miroirs judicieusement placés, déambulent des serveurs racés, des sommeliers savants et un Maître Queux marqué de plusieurs cercles de la Grande Académie Culinaire de Cadwallon. Ici, certains connaisseurs viennent se délecter de crus rares que la petitesse relative des verres permet de distiller goutte après goutte. Une seule bouteille de Château Ribot peut ici durer des décennies, accompagnée de délicieuses salaisons, de chutney ou de vol au vent.
Dans le petit milieu de l’œnologie, cet établissement est souvent sujet à des violentes controverses. Pensez donc ! Un cru rare qui ne l’est plus ! Des millésimes qu’on peut servir en abondance ! Et la dernière bouteille de Verdegrain 69 que l’on y savoure depuis des lustres ! Et puis l’étrangeté du lieu : cet établissement bouleverse les échelles et chamboule les idées reçues.

lundi 7 mai 2012

CADWALLON - Les Minimes : Hôtellerie Commode


A l’hôtellerie Commode, on ne réserve pas une chambre, mais un tiroir, un tiroir bien garni d’un grand coussin moelleux, éclairé par un ver luisant en cage, un tiroir où l’on peut s’accouder, comme à un balcon, cigarette au bec, pour contempler les merveilles de l’Impasse et le va et vient des coches à rats, sous les lampions. En quelques tours de manivelle d’un mécanisme nain, tout en dents et en rouages, le compartiment de la belle commode de bois sculptée glisse silencieusement sur ses rails graissés, le tumulte du monde s’éteint, et l’on s’endort enivré d’odeur de cire et bercé par les sourdes pulsations phosphorescentes du ver.

mercredi 2 mai 2012

CADWALLON - Les Minimes : la Porte Vibrescu


La famille Vibrescu est gardienne d’un secret depuis six générations. Quand on découvrit le porche et le sortilège qui permit la naissance du Quartier des Minimes, à la faveur de la rénovation d’un bâtiment, Soline Vibrescu, immigrant achéronnien, qui possédait une maison mitoyenne vit rapidement quels avantages il pouvait en tirer. Avec un visionnaire gobelin nommé Codéine, il aida discrètement à développer le quartier, tout en réservant à sa famille un monopole des plus prometteurs.
Par une porte dissimulée dans sa demeure, Soline  se perça un accès particulier vers l’Impasse des Minimes, un accès par lequel il pouvait importer dans le quartier des objets et des denrées sans que ceux-ci soient miniaturisés. Ils devinrent, lui et son associé Codéine, les artisans de la richesse toute particulière du quartier. Et c’est grâce à lui que des établissements comme l’Oenotilustre ou l’Hôtellerie Commode virent le jour.
Les descendants de Soline sont toujours les gardiens du secret de leur ancêtre. La grande porte par laquelle pouvait passer un homme à genoux n’a pas été ouverte depuis des décennies, mais la petite porte qui débouche dans l’arrière salle de la Grande Épicerie sert de façon quotidienne pour alimenter le quartier en victuailles diverses.

dimanche 29 avril 2012

CADWALLON - Les Minimes : les Allumeurs de Lune et la Patrouille aéroportée


« Les Cynwalls ont leurs dragons, on a les nôtres. » Buzard de Clinche, ancien chevalier Strhröm.

Voltigeant sous le plafond « étoilé », parsemé de champignons luminescents, les chauves-souris de la patrouille sont un moyen très rapide de se rendre d’un point à un autre. Aux Minimes, la milice n’attend pas, et l’on prend la sécurité à cœur.
Pourtant il est une journée par semaine où la population doit veiller sur elle-même, tandis que l’obscurité grignote les rues une à une, une journée où toutes les montures et tous les miliciens sont en expédition. Ce jour-là, mettant à profit leur entraînement digne de cosmonautes, les patrouilleurs montent jusqu’à la lune. Chargés de nourriture et de chandelles de rechange, ils vont ravitailler l’Ermite, au fond de son puits de ténèbres, au cœur de l’astre de papier. Personne n’a jamais vu le visage du sélénite, il veille sur le satellite et sa flamme depuis plusieurs années, cloîtré dans une tenue ignifugée. Il n’a pas rejoint le plancher des vaches depuis 5 ans, quand le lampion avait brûlé et qu’il était descendu du ciel, harnaché d’un gadget gobelin nommé parachute, et tout escorté de cendres et d’escarbilles.

mercredi 25 avril 2012

CADWALLON - Les Minimes : l'Impasse

Ce sujet va être développé au fur et à mesure des prochains posts.


Il est, en plein cœur de Bourghiéron, un fief dans le fief. L’impasse des Minimes, car c’est d’elle qu’il s’agit, ne semble au premier abord qu’une venelle comme une autre. Elle s’ouvre comme une gueule béante, à deux pas de la place des Faux Prophètes, sous un porche sculpté aux canines d’émail. Il y règne sans fin une nuit étoilée, mais les constellations y sont toutes en désordre, côtoyant une lune en lampion dont on aperçoit les armatures de fil de fer à travers une peau de papier huilé, et tandis que le passant s’écarte pour laisser passer un chariot tiré par des rats, il s’aperçoit vite que quelque chose a changé.
Et pour cause, puisqu’en passant le porche, il a été miniaturisé.
Ici, point de dragon dans le ciel. Quelques chauves-souris, certes, dressées elles aussi. Au comptoir des tavernes, l’on peut festoyer à huit sur un grain de raisin, et à l’Oenotilustre c’est le même grand cru d’Allivie que l’on sirote goutte à goutte depuis trente ans.
C’est un lieu hors du temps, comme un village dans la ville. Certains de ses habitants se refusent d’en sortir, tout comme bon nombre de cadwës préfèreraient mourir que d’être « miniaturisés ». Ces braves citoyens ont sans doute peur de rester minuscules à jamais. Pourtant, sitôt passé le porche, la seule communication du quartier avec le reste du monde, tout revient à la normale. Enfin aussi normal que cela peut l’être, dans le fief de Bourghiéron…

mercredi 18 avril 2012

CADWALLON - FunnyLand : un article sur le Toymaker

Une présentation en forme d'article de journal...

« Vous ne pouvez pas imaginer ! Lutter contre des wolfens qui font le double de votre taille, ça fout les jetons, mais on s’habitue ! Mais là… Des peluches qui vous courent dans les jambes en imitant des pleurs d’enfants, certaines qui explosent et déchiquètent vos camarades dans une gerbe de flammes et de shrapnels… Un foutu pantin m’a arraché trois doigts ! Vous voyez, le rigolo à clochettes qui bastonnait les méchants au théâtre de marionnette du Jardin Comédien quand on était minot. C’est inoffensif un pantin, bon sang ! Puis y avait les xylophones… Ce type était un malade ! Je sais même pas si le mot type va d’ailleurs ! Un foutu automate comme tout le reste ! Si ça se trouve le vrai Toymaker court toujours ! Je revois encore sa tête sur le plancher, avec les rouages qui pendaient… « Vous allez bien vous amuser, qu’il répétait, vous allez bien vous amuser… » »

Hier dans l’après midi, cinq ligues franches ont donné l’assaut au « Nid », la boutique de jouets où semble s’être retranché le Toymaker.

lundi 16 avril 2012

CADWALLON : les O'Dong Dong

Les scribes accroupis de Zukhoi racontent que ce sont des raz-de-marée à répétition qui ont submergé les plages et chassé le peuple O'Dong Dong de leur chapelet d'îles. Mais si l'on demande à ces parias du peuple gobelin, ce sont des histoires de razzias et de persécutions qu'ils vous content. Dans les croyances des O'Dong Dong, la terre n'appartient à personne, aussi abandonnèrent-ils, généralement sans résistance et à plusieurs reprises, leurs terres aux autres gobelins plus belliqueux. Le peuple de Rat s'est toujours moqué de ces cousins, pêcheurs incultes et animistes, aux joues empreintes d'un soleil de poudre de riz. Le vent annonciateur du Ragnarok aurait-il soufflé sur des braises, toujours est-il que les histoires drôles à leur sujet se sont muées en sentiment mêlé de haine et de honte, et c'est un génocide qui fut la chute tragique de la plaisanterie, il y a une soixantaine d'années...

Déracinés les O'Dong Dong furent ballottés par les houles, constellation de barques tristes et de villages flottants. Leur roi, symbole vivant de leur peuple, se perdit pendant une tempête et certains le cherchent encore... Beaucoup s'échouèrent dans les ports, et refusèrent obstinément de remettre pied à terre. Qu'est ce que les sédentaires avaient donc à leur apporter, à eux à qui ils avaient tout pris.

mercredi 11 avril 2012

CADWALLON : le cirque du Malheur

Un petit poème sur le cirque du Malheur qui exerce ses talents dans le Rempart.


Et le cracheur de feu comme un clochard céleste

D’un souffle alcoolisé fait voler les poissons

Tendus comme baudruche, brillants comme lampions

Avant de rengainer sa flasque dans sa veste


Irma-qui-n’a-pas-d’os s’enroule comme une écoute

Autour du mât d’un boutre, où chantent les pêcheurs

Ivres de mauvais vin. Poissonniers en déroute

Contemplent l’invasion d’une horde de noceurs…


Dans la gueule du requin le dompteur met sa tête

écartant ses mâchoires froides et mortes à l’étal

Quelques jongleurs manchots jouent avec des ablettes

Des clowns noirs et puants se poussent au canal


Le cirque du Malheur, tous mendiants et artistes

Vilains et grands farceurs, un jour à la criée

Lancent en l’air leurs perruques, hurlent et crient « En piste !»

Passant, jette-leur donc quelques sous pour changer…

dimanche 8 avril 2012

CADWALLON : des métiers des rues en vrac

J'avais prévu d'inventer des personnages ayant les professions ci-dessous.

Je poste toute cette liste pour m'en souvenir (si jamais un jour, je reprends ce boulot d'écriture) et pour permettre à un MJ en mal d'inspiration de pouvoir piocher afin de créer un PNJ "sur le pouce".

Bonimenteur
Changeur de vitre (façon Charlie Chaplin)
Sabouleux
Le chasse coquin, employé chargé de chasser les pauvres et les mendiants
Étudiants
Aboyeur
Arracheur de dent
Joueur avec orgue de barbarie et singe
Missionnaire
Franc coureur
Homme sandwich
Falot raccompagne les personnes a la lueur d’une lanterne
Marin en goguette
Ramoneur
Carrier placeur de pavé
L’iriduniculteur élève des sangsues pour les médecins…
Décrotteur qui enlève la boue des rues et des souliers

mercredi 4 avril 2012

CADWALLON : des évangélistes et des prédicateurs

Théome le Chenu est depuis des années un des rares fervents d’un héros barhan, un de ces paladins de vertu, sanctifiés par l’histoire, un dénommé Issek de la Cruche, qui brisa trente chevalets de torture et finit par arracher de ses mains le sol de sa prison, pour y puiser de l’argile et modeler une cruche que ses bourreaux abreuvèrent de leur larmes une fois le héros enfin disloqué. Les prêches sans élan de Théome ne soulevaient pas la ferveur des foules, jusqu’à une période récente, un soir où il réussit à convertir un Keltois saoul comme une barrique et plus massif que la charrette du pinardier qui les transporte. Depuis à chacun des sermons du vieux prêtres c’est Issek lui-même qui apparaît et réduit en miette l’engin de torture où il est attaché. Qu’importe que le saint barhan cache un ruban de runes keltoises sous une couche de fard, son culte est en train de faire des adeptes de plus en plus influents, dopés par le sens tout particulier de la mise en scène du vieux Théome.
Mais tout ceci n’aura qu’un temps. Vorec le Gris, missionnaire de l’église du Sincère Repentir, a décidé de mettre un terme à la fuite de ses fidèles et de son public vers une église idolâtre. Conscient de l’importance du colosse dans la démonstration religieuse et théâtrale de Théome, il a décidé d’embaucher des assassins pour le faire disparaître. Ce qui complique encore la situation c’est que la ligue du neuf de Safre, appelée aussi ligue des Frères ennemis, qui s’enorgueillit d’avoir en son sein un membre de chaque peuple, est bien décidée à retrouver son sessair. Ce dernier aurait déserté ses frères d’armes à la suite d’une mission dont la violence aurait été dans son esprit comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase.


La sœur Gorky est une figure locale. Orquesse convertie à Merin, elle trimbale sa carcasse massive aux quatre coins du quartier, vêtue comme une sœur à cornette, et balançant des sentences tirées tout droit des saintes écritures avec la délicatesse d’un razorback à vapeur. Les gens ont pris l’habitude de lui donner l’obole. Certains se confessent même, dans l’angle d’une porte cochère, moitié pour rire, moitié hypnotisés par ses yeux comme des soucoupes et qui semblent jeter alentours des éclairs furibonds, toujours prêts à foudroyer le pêché et ses sbires.
Au soir, Gorky se retire dans son logement miteux, retire sa soutane et ses faux seins puis s’envoie une triple dose de Kar Noz et écoute sa grosse paluche crisser contre les poils rêches de son crâne rasé. Après c’est tout un calcul. Quelle information vendre, à qui, quelle part du pécule reverser au Temple, pour sa bienveillance amusée, et surtout quelle part pour ces poudres syhares, ce poison merveilleux, ce feu qu’on s’injecte dans les veines, cette bête immonde toujours perchée sur vos épaules et qui vous ronge la cervelle et vous martèle et puis qui finit par vous étrangler.

dimanche 1 avril 2012

Des scénarios pour Cadwallon

5 foulées de trop (PDF) est un scénario court de "Survival Horror". Ce huis clos dans une maison bourgeoise et son reflet morbide est prévu pour être joué en une soirée...

24 heures (PDF) est un scénario haletant aux quatre coins de Cadwallon : un enfant ogre a été enlevé, et après une course pour décrocher le job contre une autre ligue, vos ligueurs auront 24 heures pour le localiser et participer à une opération pour le sauver.

Aarklash Potager Massacre (PDF) se déroule au printemps dans les champs du fief du Trophée. Des dévastations mystérieuses frappent les agriculteurs de la coopérative. Les ligueurs vont devoir mettre la main à la pâte...

Dans Ne réveillez pas l'eau qui dort (PDF), les autorités, en vidant une mare immonde de le Gadouille, découvrent les cadavres de 3 jeunes filles enchainées. Les ligueurs ont appelés sur les lieux...

Pour qui sonne le Rat (PDF) est un scénario d'enquête et d'infiltration emmènera vos Ligueurs à la recherche de la Clochette du dieu Rat, volée à Giddzit le Sonneur.

(Déjà posté) Voilà une aventure rédigée par mon épouse préférée : Prisonniers des Syhars (PDF). Comme elle, elle est complètement atypique, et conduira les Ligueurs jusque dans les dunes du Syharhalna... Elle est très largement inspirée d'un roman de Serge Brussolo.
J'ai opté pour le format PDF pour la mettre à disposition sur ce site.

Une voix dans le conduit (PDF) est un scénario festif, concocté pour mes 33 ans, où après une soirée bien arrosée, les ligueurs, en allant aux toilettes, entendent la voix plaintive d'un homme qui remonte par le conduit menant aux égouts.

Vin et Ligueurs sous les Mers (PDF) est un scenario assez long, où les PJs vont naviguer et plonger dans la baie pour aller chercher un trésor alcoolisé dans une épave... si vous avez Méthanol comme contact c'est idéal.. Et puis un pari assez fou, un jeu de l'oie pour simuler une plongée sous marine...


Des aides de jeu pour Cadwallon : les Rotonaphtes

La Rotonaphte est un journal quotidien de Cadwallon. Rédigée par des gobelins enchaînés à leur pupitre, elle peut mettre un peu plus de vie dans vos parties.

Rotonaphte 00 (PDF)

Rotonaphte 01 (PDF)

Rotonaphte 02 (PDF) : Ce numéro ainsi que le n°5 vont avec le scénario "Une voix dans le conduit ".

Rotonaphte 03 (PDF) : Numéro du quotidien à la période de la clôture du carnaval de l'Affranchissement.

Rotonaphte 04 (PDF) : Un numéro qui va de concert avec le scénario " Vin et Ligueurs sous les mers ".

Rotonaphte 05 (PDF): Ce numéro ainsi que le n°2 vont avec le scénario " Une voix dans le conduit ".

Rotonaphte 06 (PDF) : Ce numéro va avec " J'aurai ta peau ", un scénario délirant de mr Pitche pour DragOOns que j'ai adapté à Cadwallon.

Rotonaphte 07 (PDF) : Ce numéro va avec " J'aurai ta peau ", le même scénario délirant de mr Pitche pour DragOOns.

Rotonaphte 08 (PDF) : Ce numéro va avec le scénario " Les Enfants Terribles " du Casus Belli n°81.

mercredi 28 mars 2012

Ah y est ! Presque...

Pour Cadwallon, il ne me reste plus qu'à poster les scénarios et les rotonaphtes pour clore les sauvegardes des textes déjà présents sur Internet.
Je les posterai probablement dimanche et à partir de la semaine prochaine, je m'attaquerai au bouts présents sur mes ordinateurs et sur mes disques durs. Enfin du nouveau, quoi...

Ma Moitié continue à travailler sur un site mieux organisé. Elle a réussi à me convaincre que c'était mieux ainsi. Quand elle aura fini de tout récupérer, on redirigera tous nos sites dessus (sauf celui du Franc-Ligueur qui est trop beau ^^)
Pour ceux qui veulent aller y faire un tour :

www.fleursdemeninge.org

Plus besoin de s'authentifier pour laisser un message. Dans l'espoir que ça suscitera des réactions :/

Cadwallon : ceux qu'on croise dans la rue - 1ère partie

Voilà une serie de personnages que l'on peut croiser dans les rues Cadwëes, vivotant de petits boulots et de maigres rapines.

Des coiffeurs et des barbiers
Silimelle a grandit sous les saules, près de la Verdorée. Enfant songe, il garde de son engeance féerique une crinière intondable, rebelle à tous les traitements, comme une bête bruissante de ses milliers de crins, sans cesse en déplacement sur son crâne. Aussi à le voir pareillement hirsute, le badaud se demande souvent s’il fait bien de confier sa chevelure à un tel personnage. Et pourtant. Silimelle a appris de sa mère les mille et une façons de nouer ou tresser les cheveux, il est vif du ciseau et attentif au goût de son client. Il a, de son enfance curieuse et vagabonde, entre joncs et lagunes, ramené des baumes et des lotions, qu’il expérimentait déjà sur ses camarades avant même peut-être que vous ne naissiez. Il aime sa carriole et la drûne qui la tire, à la force de ses bras cerclés de cuivre et de runes. Elle qui a découvert l’amour et sa propre beauté le jour où Silimelle a taillé dans ses boucles et ses mèches encore toutes coagulées du sang épais des arènes.

Kiryelle joue du rasoir. Elle a appris à en abuser très tôt. Déjà quand les autres pensionnaires de l’orphelinat se moquaient de son visage marqué et de son nez tordu, elle savait zébrer leur chair rose d’un revers prestement asséné, ses doigts fins serrés autour d’une moitié de ciseaux. Puis le temps a passé. La voilà à son compte, avec sa chaise qu’elle promène au quatre coins du fief. Et ses rasoirs. Si vous vous installez entre ses bras, le cou tendu et la tête en arrière, elle vous rendra glabre en quelques mouvements d’une grâce et d’une amplitude contrôlée, avant de remiser son tranchoir d’argent dans une des poches de son gilet de cuir. On raconte que parfois elle arrondirait ses semaines en taillant à même la chair. Pour une guilde ou pour une autre. Quelques balafres de plus sont venues s’ajouter à son visage tailladé, sous les grandes mèches qui lui cachent les yeux. Ce que l’on ne dit pas c’est qu’elle économise, et qu’elle entend bien lancer un jour une meute de ligueurs aux trousses des enfants de salaud qui l’ont mise au monde et défigurée avant de l’abandonner nue et grelottante sur les marches d’un des escaliers du quartier de la Bonne Mine.

Des cireurs de chaussures :
« Barnium le gob, cireur de godasse depuis des générations, mon bon monsieur. On a tellement baigné dans le cirage et les lotions étant gosses qu’on en est tous tachetés mes frères et moi, comme des léopards du syharalna. Enfin il parait… vu qu’on n’y est jamais allés. Vous y êtes allé, vous ? Nan ? C’est des jolies bottes, monsieur, ça… Des vraies de vraies de belles. Permettez ? Ah ça, c’est un mélange, comme qui dirait un secret de famille, vous allez voir un peu le brillant et le satiné après. Y a que mes frères et moi qui utilisons ce produit miracle… Mes sœurs ? Nan, j’en ai pas monsieur… Et puis bon, c’est pas votre affaire. »
De sales bruits courent dans les milieux gobelins des Remparts, sur la famille Barnium et ses nombreux garçons. Des filles, non jamais, pourtant c’est pas faute d’enfanter, les pauvres femmes là-bas sont toujours enceintes d’une portée. Mais jamais de gamines, non. Juste ce drôle de mélange secret…

Ezreph Traum est un vétéran. Un dur de dur. Il a combattu les enfants du Despote, et ceux de l’Hérésiarque, et puis les Dévoreurs et leur hypocrite croisade anti-dieux. Jusqu’au jour où il a marché sur un engin explosif, une bombe de son propre camp. Et là adieu guiboles, adieu caserne. Aucun remerciement pour ses années de service, pas de famille pour l’accueillir, juste la misère et la rue qui l’ont pris dans leurs grands bras sales. Depuis, il fait rouler. Dans sa petite carriole de cul de jatte, il a tout ce qu’il faut pour rendre à vos souliers leur éclat. Exilé au ras du sol, personne ne connaît la texture des venelles mieux que lui, les poussières, les pavés ou la boue. Capable de reconnaître quelqu’un rien qu’à ses chaussures, ou bien de défendre ses maigres économies à grand coup de fer dans les tibias, tel est Ezreph, un cigare à peine allumé en bouche et ses yeux clairs perdus en de vagues réminiscences… Il n’y a qu’avec les autres soldats qu’il sort un peu de sa réserve, et qu’il crache ses souvenirs meurtris, ou son dégoût des chefs et des gradés, tous justes bons à envoyer des pauvres gars comme lui au casse-pipe.

Des charrieurs qui attendent les étrangers et se font passer pour des compatriotes. Plus tard ils entraînent leur proie, les saoule, les assassine parfois, pour mieux les dévaliser.
Puis tandis qu’ils s’endorment, de la drogue versée en douce dans leur chope, il rejoint ses complices avec qui il se partage leurs affaires. Demain il aura un autre visage, et parlera avec un autre accent. Demain, ses victimes ne trouveront au lieu de la chambre où ils ont déposé leurs affaires qu’une pièce vide dans un immeuble en vente.
(Une victime peut reconnaître Gors et faire un scandale en pleine rue, voire pire...)

Et enfin j'ai développé le trafic aérien plus que ne le suggère le livre de base :

Des aveugles à fusée
On les aperçoit parfois au coin d’une rue, ou bien sur une place, dans un endroit dégagé, un abord de parc, ou bien un carrefour. Lunettes fumées sur le bec, et une caisse de pétards sur les genoux, tous aveugles, allez savoir pourquoi, ils vendent pour une pièce l’accès aux cieux. Quand un homme leur achète une fusée, le feu de Bengale qui explose au dessus des têtes et des toits ne fait pas ciller leur pupille, mais les passants qui connaissent s’enfuient ou bien s’abritent dans un recoin de porte cochère. Car, après la fusée, arrive le ballon taxi, un de ces dirigeables à vapeur qui sillonnent le ciel de la cité, plus vite qu’un fiacre mais si souvent soumis aux caprices des vents. Dans un grand bruit de rotor, l’engin se pose à même la place, soulevant détritus et papiers gras, envoyant voler robes et chapeaux dans un tourbillon acre de poussière et de vapeur. Les passagers, courbés en deux, se glissent jusque dans le ventre de la bête, et les voilà partis dans un bouquet de fumée, vers les hauteurs de la ville ou bien des fiefs lointains…

dimanche 25 mars 2012

Cadwallon : les feuilles mortes se ramassent à la pelle

Balade intimiste à travers FunnyLand, entre Gwynn le souteneur, flingueur et hérétique à ses heures, et La Folle, sa protégée, amnésique et certainement dérangée.

Vous y trouverez des informations sur l'éclairage public du quartier.


« - Tu as pris le manteau favori de Kiki, elle va être furieuse, lâcha-t-il dans une longue bouffée de fumée…

- Je sais, répondit-elle dans un sourire

- Elle va sûrement te punir.

- Je sais aussi, mais tant que la punition est inventive... », ajouta-t-elle gourmande, en sautillant une marelle improvisée sur le pavage inégal de la rue.

Tout à coup, elle arrêta sa danse aérienne, tandis que le chien compissait savamment un totem keltois. Un de ces mâts de bois, terminés par une matrone ventrue aux seins cerclés de runes bleues, idole païenne sans visage qui tenait entre ses bras tendus une orbe luminescente, réplique miniature de la lune à son zénith et qui servait de réverbère dans le quartier.
« -Qu’est ce que c’est ?

- Un reste du passé doré du quartier. Il y avait de nombreux keltois parmi les fabricants de jouets de Funnyland. Ils fabriquaient des jouets en bois, des chevaux à bascule, des pantins articulés, des toupies parfumées dans du bois de Cade… Eux aussi ont décidés d’embellir le quartier, tout en respectant leur fichu culte et leurs ancêtres. C’est alors qu’ils érigèrent ces grands piliers sculptés, ces perchoirs à déesses avec leurs mains levées vers les étoiles. Il y en avait davantage jadis, mais les derniers keltois du quartier perpétuent tout de même la tradition, les plus vieux se rassemblent parfois en cercle autour d’un de ces vestiges, eux qui tiennent aussi de l’antiquité. Il faut les voir se dénuder jusqu’à la taille, dévoilant leur poitrine cave même sous les flocons de l’hiver, et caresser les runes qui tatouent leur chair ridée, en glapissant leurs chants barbares... »

Il expira quelques ronds de fumée qui se perdirent dans l’air soyeux de la nuit.

« - On raconte que quand l’un d’entre eux meurt, les autres gravent son nom à la base d’un des piliers, tout ça dans leur sabir natal, au milieu des « machin aime machine » et des graffitis des marmots. Il n’y a que les keltois pour se rappeler de tous les patronymes gravés sur ces totems, il paraît même qu’ils s’en servent pour se repérer ou se donner rendez-vous. Mais si l’un d’eux me demande de le retrouver prêt du pilier Kirm le Véloce, je t’avoue qu’il risque de m’attendre longtemps… »

Elle l’écoutait d’un air grave, et la tête inclinée selon un angle particulier, presque à l’horizontale. Comme si elle attendait que les mots s’envolent et retombent et se glissent dans le pavillon de son oreille, pour se graver dans sa mémoire. Elle redescendit d’un bond de la rampe d’escalier où elle était allé se percher et enroula ses membres autour d’un des totems :
« Pourquoi certaines lumières sont oranges et d’autres d’un blanc immaculé ? »

Il eut d’abord envie d’envoyer valser ses questions en même temps que le mégot de la cigarette auto-dafé qui agonisait entre ses lèvres, puis il se radoucit lorsqu’il se rendit compte que jamais il ne s’était aperçu de cette différence de couleur. Ou qu’il ne s’était jamais lui-même posé la question. Difficile de faire la différence entre ce qu’on ne voit pas et ce qui nous indiffère. Il allait lui dire que c’était sûrement une question de temps passé depuis le dernier enchaînement mais la truffe du berger allemand se glissa dans sa paume et il se surprit à faire une explication plus poétique :

« - C’est pour faire des dessins…

- Des dessins, demanda-t-elle alors que son sourire était en train d’éclore ?

- Oui des dessins. Si tu survolais le quartier en ballon-taxi, tu te rendrais compte qu’il y a toute une cohorte de points blancs et de points orange qui sont là, disséminés comme des lucioles aux quatre coins du fief. Si tu les reliais d’une certaine façon, cela formerait deux dessins entremêlés… Comme les deux croissants des signatures syhares…

- Ou le corps de deux amoureux enlacés ?

- Oui… Pourquoi pas. »

Elle resta un instant le nez en l’air, à guetter un éventuel ballon qui lui permettrai de voir tout ça de ses propres yeux. Gwynn s’avança jusqu’au parc, franchissant d’un pas léger les marches vers le toit terrasse où les manèges et les jeux somnolaient à demi plongés dans les ténèbres. Il n’était pas mécontent de son histoire de dessins, mais il ne se doutait pas que des mois durant elle allait harceler les vieux keltois du quartier, pour qu’ils écrivent son nom dans le réseau de leurs lunes factices.

Le chien courait entre les animaux de bois, silhouettes grotesques et caricaturales, montés sur des ressorts et n’attendant que des enfants cavaliers pour reprendre leur vie oscillatoire. Au fond du parc, le poulpe toboggan étendait ses tentacules glissières en de savants entrelacs, hommage décalé au Pair Poulpik de Bismuth qui avait commandité la création de ce jardin d’enfants, cerné de rambardes, au sommet d’un édifice plat de deux étages. Il craint un instant qu’il lui soit arrivé quelque chose, quand il devina son pas sautillant dans les escaliers. Elle chantonnait et l’ayant rattrapé elle glissa un bras au creux de son coude. Ils suivaient le clébard et ses aller-retour passionnés, truffe au sol et la queue en panache, leurs pieds traînant dans un tapis de feuilles mortes. Ces filles de Déméter suivaient le périple de leur déesse mère, elle qui abandonne la terre pour passer six mois aux enfers avec son mari. Voilà que ses filles quittaient leur monde de vent et de ciel, pour plonger entre les racines et rejoindre la terre et l’humus.

« - Tu as tout faux, se mit-elle à plaisanter, comme si elle lisait dans son esprit. Les feuilles ne sont que les femmes innombrables de Mr l’Arbre. Et toute l’année elles lui jacassent encore et encore dans les oreilles, toutes en même temps, tant et si bien qu’il n’entend jamais d’elles rien de distinct, juste un bruissement… Mais quand vient l’hiver il gronde et se fâche, alors toutes repartent chez leur mère et le laissent bougonner tout seul.

- C’est très misogyne comme façon de voir. »

Elle ne l’écoutait plus. Ils étaient sortis du parc, et suivaient une passerelle surélevée, rue au dessus de la rue, margelle piétonne bordant un lot d’appartements aux colombages usés, aux couleurs défaites. Immobile, elle fixait une affiche, mais son regard avait l’air de percer les couches de papiers superposées et se perdre dans les strates de ce mille-feuille de carton. Quel concert, quel avis de recherche, quelle petite annonce enfouie sous tous ces parchemins à demi moisis et décolorés par les pluies était elle en train de lire. Elle finit par hausser les épaules : « Tant pis, trop tard. » Puis elle décolla dans un tournoiement de robe et de veste au crochet, tourbillon brun qui dévalait les marches en riant, et qui l’entraînait lui et ce con de berger allemand à sa suite.

mercredi 21 mars 2012

Le Petit Cadwë : FunnyLand - les nuits de l'Antiquaille

Quartier : le Kraken

FunnyLand est un petit quartier du Kraken à la limite de la gare de la Tracteuse.

Tous les mois sur les quais noirs de l’Antiquaille, l’on dresse des mats courts boursouflés de lampions, des carpes de papiers , des dragons et des globes, échappés de Zukhoi, des longs accordéons aux anneaux bicolores et des poulpes ventrus aux huit tentacules de guirlande. Chimères de carton-pâte, toutes enceintes d’un feu moqueur et tressautant qui couve dans leurs flanc, elles éclairent les badauds endimanchés, les marins, pipe au bec, et les gavroches dépenaillés dont la misère crasse a déteint sur les joues. Tout ce monde se presse, se bouscule et se penche au dessus de grandes jarres où dorment des merveilles, enfants cachés du golfe de Syrhinh, des étoiles de mer aux jambes interminables, des lamproies aux long cils, ou ces seiches caméléons, agacées par la foule et qui rivalisent avec les paons et les feux d’artifices, dans une débauche de couleurs courroucées, pathétiques tentatives de faire fuir les curieux sans cesse plus nombreux. Les pêcheurs en manche de chemise et le verbe haut ne sont pas peu fiers de leurs trouvailles, des spécimens étranges pêchés dans leurs filets, du sar réversible, qui ne sait pas tourner en rond dans son bocal et se heurte aux parois, avant de se retourner comme un gant pour faire demi tour, en passant par les poissons-roche, anonymes cailloux qui se révèlent voraces et tout en dents pour peu qu’on leur lâche une proie malchanceuse.

Producteurs et artisans profitant de l’affluence, exposent leurs créations et présentent leurs gourmandises en dégustation, confitures d’anchois, sels d’algues, tielles et arak de poisson, pendeloques de nacre et entrelacement de perles qui iront ruisseler dans les décolletés de ces dames de la ville haute.

ÉVÉNEMENTS

1) un marin a dressé un phoque qui amuse la galerie. Ce dernier poursuit un PJs pour goûter à ce qu'il mange

2) Un illuminé gobelin tombe en adoration devant un poisson au fond d'une jarre. "le poisson-rat!" Il prêche, les gobelins sont crédules et prompts à l'idolâtrie. Procession, débordement fanatique ou intervention de la milice, au Mj de voir

3) Un dresseur orque quelque peu magicien organise un balai de poisson sauteur, bondissants de jarre en jarre. A moins que ce soit des charmeurs d'anguilles...

4) Vomissements en chaînes et maux de ventres. Ordalphabetix le gob aurait il mal lu la date de péremption du chutney de baudroie qu'il a offert ce soir à la dégustation

5) les larves du grand Uluhtc devraient rester dans les grands fonds, avec leur papa...

dimanche 18 mars 2012

Le Petit Cadwë : la Rue des Brasseurs et ses soufflets

Quartier : l'Automate

"Rue des Brasseurs, délires et puanteurs
Alcoolats alchimiques trop longtemps distillés
Dérèglent tes humeurs, avant de t'assommer..."


Ainsi parlait Moitié d'Homme, le poète gouailleur et cul de jatte, fierté littéraire du fief des Remparts, au sujet de cette grande rue de l'Automate, où dans des cuves runiques, ou dans des alambics de verre étrange bien antérieurs au premier Duc, les maîtres brasseurs de Cadwallon raffinent et travaillent des sucs puissants et des nectars secrets qui s'exportent ensuite à travers tout Aarklash. Dans cette artère du Joyau, le port du masque respiratoire était jadis une nécessité, car les vapeurs s'élevant des liqueurs de Désir, distillées à partir des fruits provenant des jardins du même nom, pouvaient vous estourbir un homme en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire. A moins qu'elles ne lui troublent les sens en quelques inhalations et ne l'envoient courir à quatre pattes le long des plages.

Dans les rues voisines on avait appris à se prémunir de ces bouffées de démence, on se calfeutrait chez soi quand le vent vous apportait ces effluves, ou bien l'on relevait sur sa bouche et son nez le foulard parfumé que l'on arborait au col. Malgré ces précautions, les enquêteurs opiniâtres de la Rotonaphte déterrèrent entre les années 951 et 952, un nombre record de crimes passionnels et de faits divers sordides dans les alentours de la rue des Brasseurs. Le Duc fut obligé de faire quelque chose, aussi contacta-t-il les ingénieurs du Trait.

Ce fut un conglomérat nain qui remporta l'appel d'offre. Ils installèrent à l'amont de la rue de gigantesques soufflets de forge, actionnés par des vérins à vapeur, des soufflets monuments, avec heure de visite, de la taille d'une maison de ou trois deux étages. Depuis un vent artificiel balaye constamment l'artère, chassant les vapeurs malivoles vers la mer, soulevant dans sa course les capes et les jupons...

dimanche 11 mars 2012

Le Petit Cadwë : Isidore Fang, le cocher

J'étais pourtant certain d'avoir intégré ce personnage au Petit Cadwë, mais je ne l'y retrouve pas.
Mon ambition était de construire toute une galerie de transporteurs car mes joueurs n'ont de cesse d'utiliser divers moyens de transports... Isidore Fang était mon premier texte. Devait suivre Fifi et Riri, deux types en pousse-pousse travaillant de concert et se tirant perpétuellement la bourre, transformant ainsi la moindre course en successions de cascades et d'accidents plus ou moins évités de justesse... Mais place ! Voilà qu'arrive Isidore, un cocher wolfen, en passe devenir une légende.


Isidore Fang écrase sous sa patte fauve la cigarette rugueuse qu'il a fumée jusqu'au filtre. Appuyé nonchalamment contre le bois sombre de son coche, il se passe une griffe entre les crocs, fouille les interstices humides entre ses canines, à la recherche d'un relief de repas. Fils d'Yllia...Je t'en donnerais, moi... Le wolfen se sent infiniment moins de parenté avec cet astre froid qu'avec n'importe lequel des pavés luisants des grandes artères du Joyau. Cette cité est la sienne. Pas un coursier, pas un cocher qui en connaisse mieux les avenues et les ruelles que lui, tous les tours et les détours, jusque dans les royaumes de la Grande Couronne. Certaines routes sont comme des coups d'épingles qui percent jusqu'à la réalité même. Fang les connaît, elles et leurs passeurs. 30 ans qu'il pisse au coin des impasses et qu'il marque son territoire. Pour lui, pas de cartes ou de registres. C'est comme s'il portait les routes dans son sang. Comme s'il suivait ses propres veines. Cadwallon bouillonne en lui, elle enflamme sa truffe, et ses sens, fait frissonner ses poils. C'est une relation intime et exclusive. Fang a bien essayé de se fabriquer une vie, un foyer, mais rien à faire. Impossible de dormir autrement que roulé en boule sur une des banquettes de son carrosse.

Quatre heures sonnent quelque part. Quatre heures... L'heure des contrats les plus bizarres et les plus juteux. Isidore ne court pas après l'argent. C'est juste qu'il a des factures à payer. La pension de sa fille, les réparations du coche, et des fonds pour l'orphelinat des 800, dont il est issu. Il se souvient des surveillantes naines et des nuits à dormir par terre, tandis que les autres enfants plus petits s'entassaient dans des lits encastrés dans le mur, comme des tiroirs. Il aime bien payer. Il n'a pas réussi à intégrer complètement le concept de monnaie, ou peut être ne lui accorde-t-il pas la même importance.

Un crachin glacé commence à lui mouiller le poil. S'il forcit, les pavés de l'avenue Serre Ciel vont devenir une vraie patinoire, et les routes de la hure un bourbier infâme. Fang se souvient de cette fois où des dévoreurs l'on laissé pour mort et ont bouffé son passager. Un petit clerc théologiste, au crâne cerclé d'argent. Il déteste ces sauvages et leur furie aveugle. Depuis, il n'a jamais perdu un client, ni raté une seule course. Pas une depuis 17 ans. Il sait qu'il est en passe de devenir une sorte de légende, qu'il est une pièce unique comme le Crache-Funérailles à double détente qu'il cache sous son fauteuil. Un petit monstre trapu aux articulations bien huilées et bourré jusqu'à la gueule de poudre de contrebande. Il sait tout ça et il s'en fiche, car à demi masqué par la pluie, voilà que s'avancent deux silhouettes. Un homme en ciré, qui lève le bras et l'interpelle, un homme accompagné d'un enfant bizarre qui serre entre ses bras un sac bien trop volumineux pour un gamin de sa taille.

C'est l'heure de se remettre au boulot...



jeudi 8 mars 2012

Le Petit Cadwë : L'Oeil de l'Ombre

Quartier : Les Terrasses

Que feriez vous si vous vous retrouviez croqué et à demi monstrueux, sur toute une série de gravures à travers le Joyau ?

Telle une fée cachée sous son tertre, Ombre, dans son atelier, est un personnage difficile à débusquer. Pour peu que vous la cherchiez depuis les échelles et les passerelles environnantes, sachez qu’un subtil jeu de perspective masque toutes ses fenêtres. Le mur de la propriété des Lambale d’Iquor cache l’œil de bœuf depuis lequel, boudeuse, elle observe le fief, ou bien une des colonnes du parvis des Chasses Grisaille dissimule la lucarne d’où elle espionne, en catimini, Bourghiéron et leurs alentours.
Car Ombre, l’œil perpétuellement glissé entre ses persiennes, et lunette astronomique au poing, ne vit que par procuration. Elle s’est inventée un fiancé dans chaque fief, et en les suivant dans leurs déambulations, c’est un peu comme si elle se promenait avec eux, main dans la main. Souvent, elle lâche sa longue vue, et empoigne son matériel de gravure. Talentueuse, mais torturée, elle fabrique un univers de monstres, créatures à demi animales mais aux traits facilement reconnaissables, célébrités croquées sur le vif, dans ce qu’elle appelle leur « milieu naturel ». Plusieurs fois, elle a saisi, sans le savoir, des comploteurs illustres en plein conciliabule, des voleurs acrobatiques pendant leur périple aérien, ou des agressions qui se voulaient discrètes. Mais comment repérer de telles scènes dans ce chaos graphique qui recouvre tous les murs de la pièce, au milieu d’étranges schémas anatomiques, de grands échassiers chapeautés barbotant dans les canaux de la Marina, d’êtres mythologiques s’entre pénétrant dans les traboules du Jardin Comédien, ou de géants semi mécaniques dévorant leurs enfants, adossés aux réserves sur pilotis des Marécages.
La jeune femme, toujours tachetée d’encres diverses, reçoit peu de visiteurs. Seules ses créations sortent parfois de son antre, quand elle en a un trop plein. Elles s’échouent alors sur les étals des marchands d’arts, ou dans les pages de quelques romans qu’elles illustrent à peine. Qui sait si un de vos Ligueurs n’en est pas un personnage récurrent, un de ses amoureux ou de ses monstres virtuels dont Ombre s’entiche, depuis ses hauteurs, dans cet atelier solitaire dont elle a fait son petit purgatoire…
Elle aurait pourtant de quoi bien vivre sa vie, cette jeune héritière des réglisseries et confiseries Froment, si un accident de ballon n’avait pas brisé son existence, il y a de cela 13 ans. Adolescente ce jour où ses parents trouvèrent la mort, elle reçu un violent choc à la tête, et se réveilla femme, dans un monde transformé par l’apparition des Dévoreurs et le Rituel de l’Aube, un monde qui la traumatise et qu’elle essaye vainement de fuir.

dimanche 4 mars 2012

Les dodelines

Les dodelines sont de longs arbres aux troncs rayés de blanc et de bleu. De leurs branches, emmêlées les unes aux autres, tombent des feuilles linéaires qui s'enroulent en cotillons d'un gris azuré.
Leur écorce est utilisée en tisane réputée combattre toutes sortes d'insomnies. Plus encore, l'ombre du dodeline a la faculté d'endormir ce qu'elle recouvre.
Oh bien sûr, l'assoupissement n'est pas immédiat : il faut plusieurs minutes passées sous les feuilles pour s'endormir au pied d'un dodeline, d'un sommeil profond et paisible. Et plus l'exposition se prolonge, plus il sera difficile de vous réveiller. Dans certaines bourgades, des préposés veillent à retirer les matous qui s'y reposent et un artisan, s'étant risqué à utiliser leur joli bois pour en faire des lits, s'est vu traîné en justice par un mari éploré dont la femme trop paresseuse ne s'est jamais réveillée.
Personne ne songerait à traverser une forêt de dodelines sans se munir d'un masque ou d'un sortilège protecteur. La plupart du temps, on se contente de survoler une étendue en ballon. Mais certains voyageurs ayant survécu à des attaques de brigands, dans un tel environnement, affirment que leurs agresseurs ne portaient aucune protection : il semblerait que des survivants aient fait le lien avec une consommation de sangavide, dont on sait déjà que les mercenaires raffolent en mâcher des racines pour se donner un coup de fouet avant un affrontement. Cet argument est étayé par la violence extrême décrite par les victimes des brigands. Mais quelle partie de la plante utilisent ces bandits et sous quelle forme : la racine ? la tige ? les feuilles tranchantes ? en décoction ? en injection ? en inhalation ? La découverte de leur secret apporterait de profondes modifications aux habitudes des agglomérations au voisinage des forêts de dodelines et mettrait en péril la sûreté des coupe-jarret s'y réfugiant.

samedi 3 mars 2012

Strike : le fondateur du 7 de Safre

La lumière du soleil repte à travers la chambre exiguë pour venir s'enrouler autour d'une lame, elle s'y attarde en étreintes miroitantes, avant d'onduler à travers un bric-à-brac hétéroclite et de se perdre comme avalée par le goulot d'une bouteille vide. Encore une nuit sans sommeil pour Strike le contrefait...

Un poignard file et se plante, rageur, dans l'ombre cornue sur le mur. Poing gauche disproportionné, queue sinueuse, un cauchemar propre à déclencher chez les akkylanniens un de ces grands barbecues festifs comme ils les affectionnent tellement.

Même le reflet déformé sur le plastron de sa cuirasse lui parait mieux que l'original...

Même pas capable d'être un grotesque gobelin, juste un mutant, un monstre. Plusieurs fois il a pensé se défaire de ce visage de gargouille, racler jusqu'à l'os ce masque de carnaval écarlate, mais rien n'y fait. Les blessures se referment plus vite qu'il ne se les inflige et le diable dans le miroir le dévisage de plus belle. Goguenard. Grotesque. Si étranger que c'est comme s'il haïssait un autre que lui.

Pas la peine de rester là à se morfondre. Strike bondit du lit, en faisant fuir les chats qui se sont glissés par la fenêtre pour finir son repas et les restes divers qui jonchent le sol. Foutus félins, faut-il qu'ils soient courageux pour survivre dans une ville où les wolfens pullulent...

Sa main droite boucle son ceinturon tandis que sa senestre, aussi massive que maladroite soutient le baudrier de sa colichemarde. Il saisit ses jambières de cuir jetées sous le lit, et le plastron chitineux taillé dans la carapace couleur rouille d'une saleté insectoïde. Tant de pièces disparates, d'équipement dépareillé, comme s'il avait rodé aux quatre coins d'Aarklash et de son histoire : un bijou Daïkinee, une médaille datant de Kharboxyl, ses lames-pistolets jumelles comme volées à des inquisiteurs du Griffon...

Un corps sans cicatrice mais une identité en lambeaux...

Un patchwork d'événements sans queue ni tête, un brouhaha de batailles, de retraites, de contre-attaques et de retraites encore. Une fuite en avant décousue, à moins que ce ne soit que les divagations dérangées d'un mythomane.

Même si son corps régénère, sa mémoire, elle, est au bout du rouleau. Comme si sa date de péremption était depuis longtemps dépassée, qu'elle avait plusieurs fois franchi ses limites et qu'elle se soit effacée au petit bonheur la chance pour faire de la place.
Les tirs de canons ébranlent déjà le Rempart et l'odeur fétide du quartier s'éveille sous le soleil alors que, chapeau noir vissé sur le crâne, le gobelin se dirige sans hâte vers Den-Azhir.
Contre sa poitrine, le ducat ensanglanté par lequel il a prêté serment reste sans chaleur, comme mort, depuis que sa fratrie entière a été décimée dans une embuscade. Foutus usuriers, foutue régénération qui a voulu qu'encore une fois il survive aux gens qui avaient fini par l'accepter comme un frère.

Strike serre son poing difforme jusqu'à s'en donner mal au crâne, il est prêt à tout et à n'importe quoi plutôt que de voir sa ligue défaussée...

mercredi 29 février 2012

Cadwallon : les Harponneurs de Shay Ulud

Mais qui sont ces gros bras qui débarquent à Flottebaie, un harpon sur l'épaule?

Les Harponneurs de Shay Ulud

On les croise sur les quais du Kraken, ces colosses orques, aux braies rayées d'écarlate, perle à l'oreille et un miroir en sautoir, ou bien ces ogres tatoués d'encres violettes, pipe au bec et portant un veston tout étoilé de surfaces réfléchissantes. Dans leur sillage, l'on chante et l'on festoie car ils ne sont pas avare de leurs ducats. C'est qu'il faut faire vite, vivre toute une vie en quatre jours d'escale, des amours aux raccourci, des querelles éclairs, se créer des familles qui durent ce que dure les haltes.

La vie du harponneur est nomade, comme le sont les grands bancs de Shay Ulud, ces mastodontes tentaculaires, qui glissent à la surface des houles comme de grandes raies encadrées d'un cortège de bras à ventouses. Ce sont de véritable fortunes flottantes, car tout est bon dans le Shay Ulud.
La chair de son corps est un trésor de viande et de graisse. On sale sa chair pale et fondante, on fabrique de l'huile de son lard, pour l'éclairage, la lubrification des machines à vapeur, ou même l'éclairage des familles keltoises.
Les os sont utilisés comme matériau, on taille des peignes dans ses arêtes, des manches de couteau, des boules de billards...
Les fanons de sa bouche sont utilisés grâce à leur résistance et à leur flexibilité pour fabriquer des baleines de parapluie et des corsets. Le cuir rouge brun de leur dos est utilisée pour fabriquer des ceintures. Leurs intestins séchés utilisés pour réaliser des cordages. Les alchimistes se disputent pour plusieurs de ses humeurs, pour fabriquer des onguents ou d'autres remèdes.
L'ambre gris trouvé dans ses entrailles sert à fixer les parfums. Les dames de la Ville Haute lui donnaient aussi des vertus aphrodisiaques. De l'huile extraite de son crâne, on fabrique de rares bougies, que les enchanteurs recherchent âprement. L'on raconte même que les mages de la Chimère auraient armé à leurs frais plusieurs bateaux de chasse.

Mais la bête n'est pas sans danger, et l'on ne compte plus les marins qu'elle a entrainé avec elle par le fond, ou bien les barques broyées sous ses coups. Le plus dangereux serait le regard étrange de ses deux yeux pédonculés. L'on raconte que qui le croise, perd son âme.
Aussi c'est pour se protéger que tous les harponneurs portent un ou plusieurs miroirs, afin de renvoyer son regard au colosse et de se prévenir d'un destin grabataire...

vendredi 24 février 2012

Un scénario pour Cadwallon : Prisonniers des Syhars

Je compile, en ce moment, mon travail pour Cadwallon que j'avais posté sur le blog "Journal d'un Franc Ligueur".
Voilà une aventure rédigée par mon épouse préférée : Prisonniers des Syhars. Comme elle, elle est complètement atypique, et conduira les Ligueurs jusque dans les dunes du Syharhalna...
Elle est très largement inspirée d'un roman de Serge Brussolo.
J'ai opté pour le format PDF pour la mettre à disposition sur ce blog, peut-être à tort...

Comme le format blog donne des suées froides à ma moitié, toute à sa fièvre organisatrice, elle travaille à un nouveau site... Le temps nous dira si elle tient son projet jusqu'au bout ^^.

mardi 21 février 2012

Les Paillasses ou la légende des monteurs de fûts burgons

Bercés par les grands crus et les veillées au coin du feu, les légendes et les fées, les mythes saugrenus, les racontars et les traditions populaires trouveront toujours une terre d'asile au fin fond de la campagne burgonne. Après tout, les lutins s'y cachent à flan de coteaux et les amoureux s'y retrouvent au delà de la tombe.
Vivace parmi toutes ces histoires est la présence du Paillasse, du Rabass ou du Pagan, comme on le nomme selon les régions. A en croire les anciens, confits dans leur couperose, le Paillasse serait l'incarnation déçue de l'esprit d'une grappe qu'on aurait laissée s'aigrir sans la vendanger. De cette genèse particulière, le drôle gardera quelques affinités spécifiques, dont nous allons disserter à loisir.
Tout d'abord, comme le raisin vient en grappe, le Pagan se rencontre en horde, hirsute et mal vêtu, de longs poils pleins la face et toujours chapeauté d'un vieux galurin à demi défoncé. Suintant la lie de vin et la salissure, on les sent venir de loin, à moins qu'un plus dégourdi ne souffle à ses congénères de se glisser à contrevent pour aller dépouiller les mansardes ou bien vous faire sursauter au détour d'un chemin.
Plus généralement, les Pailasses se terrent non loin des villages des hommes qu'ils se plaisent à singer. D'après Gésignac de Gaillard, ils naîtraient orphelins de toute personnalité et seraient comme obligés d'en emprunter une parmi la population alentour. Ils deviendraient alors une véritable caricature de leur modèle, le singeant jusqu'au ridicule, en une pantomime mal dégrossie. Visiter un campement de Pailasses serait un peu comme visiter le village voisin mais à travers une lentille déformante, pour n'en garder qu'une version abêtie et un rien scatologique. Toutefois le lien entre un Paillasse et son modèle a parfois de troublantes résonances.
Prenons par exemple le cas de ce paysan de Cent Presses, qui voulant défendre son chai, s'en pris à coup de fourche à une bande de Pagan. Chassant violemment les drôles, il empala mortellement l'un d'entre eux qui lui lâcha dans un râle" Pauvre de nous, tu t'es tué..." Le pauvre reconnut sur le gnome quelques habits à lui qu'il croyait avoir perdu l'an passé. Il découvrit même au coin de sa mâchoire, la même cicatrice que celle que sa femme lui avait fait à grand coup de marmite, un soir où il était rentré trop saoul. Notre paysan fut tellement troublé qu'il enterra le Paillasse dans son caveau de famille comme pour conjurer le mauvais sort. Mais rien n'y fit, il périt dans l'année sur la même fourche que celle avec laquelle il avait assassiné son double.
Autre exemple, dans son recueil de contes, le Gaillard raconte comment un jeune héros s'en va visiter les Rabass, les poches remplies de cadeaux, afin de converser une dernière fois avec son grand-père, mort l'année d'avant. Le vieux Paillasse reconnait son petit fils et le préserve des autres, puis entre deux singeries, échange avec son descendant une longue tirade comme échappée du tombeau et toute remplie de sagesse.
Autre singularité de ces terribles enfants des vignes, c'est leur empathie avec les tonneaux et les fûts. Si l'honnête viticulteur ne fait pas attention à ses caves, s'il ne les protège pas par quelques molosses ou quelques charmes de sa mère ou de son épouse, alors il arrive que les Pagans s'y glissent et qu'ils lui enjominent ses fûts pour mieux les monter. "Qui n'a pas croisé une sarabande de Rabass, chevauchant des tonneaux caracolant un soir au clair de lune, alors celui là n'est tout simplement pas burgon, aimait à répéter Gésignac entre deux histoires. Les burgons, très soucieux de leur cave laisseraient chaque année quelques tonneaux de piquette pour contenter les bougres. Mais c'est souvent loin de suffire, le nombre de vols s'alourdissant chaque année.
Pas violents par nature, mais pouvant le devenir pour peu qu'on les encolère ou qu'on les accule, les Paillasses savent déployer une force étonnante mais heureusement pour la victime, pas toujours bien canalisée. Le mobilier lui, si mobilier il y a, aura bien moins de chance de s'en tirer indemne. Enfin, quand deux bougres saisissent une victime, il s'en trouve toujours un troisième pour l'ensaouler. Entendez par là qu'il lui vomit un ichor vineux sur la figure et que si le malheureux en avale, il a toute les chances de se retrouver comme ivre et fou furieux, et de s'en prendre plus à ses proches qu'à autre chose. (De mauvaises langues lombardes vous diront que c'est une fable construite pour expliquer les violences conjugales et autres méfaits engendrés par l'alcoolisme des burgons, mais nous n'y prêteront pas plus d'attention que cela...)

Les relations des burgons avec les Pagans sont complexes, car même s'ils sont plus qu'une gêne pour certaines communautés, le Pailasse, par sa nature vinicole et son coté imitateur reste , dans l'esprit burgon, comme un cousin tapageur qu'il faut traiter avec indulgence. Hélas, les marmousets sont facilement influençables et les séides du chaos savent pertinemment comment les retourner contre les populations locales, ce qui causera toujours nombres de problèmes.

lundi 20 février 2012

Le Petit Cadwë : le Faubourg Rubis et la famille Salisium à Bourghieron

Le Faubourg Rubis est un grand ensemble d’appartements, censé être un des joyaux urbains de l’Avenue du Progrès Partagé. Lors de son inauguration, certaines familles aisées s’y pressaient en visite, entre les portiques en fleurs et les colonnades de marbre.

Aujourd’hui les colonnes gisent brisées sur le sol et la chaussée défoncée se soulève sous des jaillissements végétaux, des gerbes de graminées en corolle, des touffes de feuillages grimpants qui escaladent les piliers dans une étreinte en spirale. Les façades, elles aussi, abritent dans leurs fissures de longues fleurs charnues aux pétales de cire. La vie animale aussi a repris ses droits. Des familles de salamandres occupent les bassins et de grands oiseaux de mer nichent au creux des cheminées.

Pourtant dans ces grandes bâtisses obscures et ces cages d’escaliers flottent encore des parfums de cire et des odeurs de beignets. Squatté ou loué pour pas grand-chose, un logement sur trois est encore occupé. Communautés autonomes et vieillissantes, jeunes débutants dans la vie, tout un microcosme se côtoie et s’entremêle, sous des balcons envahis de draperies végétales, bercé par le va et vient d’araignées dentellières.

La famille Salisium est de ces gens. Logés dans le local technique d’où l’on devait entretenir le petit lac artificiel au centre de la propriété, les gobelins font tourner leur petite entreprise de restauration. Même si leur cuisine n’a rien d’exceptionnel, monter sur leur radeau, et dîner au fil de l’eau, donner la béquée aux ragondins, sur un itinéraire balisé de lampions flottants, a de quoi laisser des souvenirs. Bien sûr, il y a les moustiques, l’embarcation qui tangue, et l’on en repart parfois les pieds ou les fesses mouillées, mais quand on a zigzagué entre les joncs et les échassiers, en charmante compagnie, escorté par une nuée de lucioles, tout cela est vite oublié.