lundi 28 novembre 2011

Star Marx- les Mnogies



Une race pour Star Marx, tout un immeuble de petites créatures vautrées devant leur écran de contrôle et qui décident ce que doit faire le grand robot qu'ils habitent en appuyant sur les chiffres de la télécommande....
"Vous voulez lui mettre un crochet du droit, tapez 1, pour un direct du gauche, tapez 2, pour lui dire que ses lacets sont défaits et lui coller un coup quand il se baisse, tapez 3, pour vous enfuir en courant, tapez 4..."

dimanche 27 novembre 2011

Star Marx--Luna Parski

"Orbite à la manque" C'est ce que grommellent les trois quarts des résidents de la lune de Parski, pour peu qu'on les interroge sur leur existence.
Orbite à la manque, ellipse à la noix qui les emmène voguer, eux et leur bicoque, loin du gros soleil de Scotchi 9, 200 jours par an. Deux cents jours à grelotter, à regarder mourir les vagues mortes de la Mer Plate contre les quais déserts, tandis que dans les brumes du demi-jour les grandes roues et les petits chevaux, figés, grincent d'ennui.. La rouille affleure, sur les manèges vides et les kiosques à tchébourek où les jours d'été, les forces industrieuses de Novye-Novye Madagan ou de Kraboulak viennent se remplir la panse, ivre du sentiment du devoir accompli, avant d'aller vomir sur les montagnes russes. L'été...
L'été, on ne pense pas, il faut faire son numéro, faire tourner la baraque, ne plus être qu'une attraction. Il est si facile de se perdre soi même, dans la foule bruyante et bigarrée. Pour les forains, ce sont les visiteurs qui sont un spectacle constant, comme ces familles de tentacules qui vont prendre des bains de pieds après s'être enivré de couleurs au Grand Kaléidoscope. Mais l'hiver...
L'hiver, il ne reste que la bouteille, les machines à réparer, les petits trafics et la mer, grise et clapotante, avec ses vagues si lentes que l'on croirait que ce sont les lourdes mouettes bicéphales qui agitent mollement les flots, comme des marionnettistes au bout de fils invisibles.
L'hiver il ne reste qu'à se faire du mal. Et se chamailler pour savoir qui aura les meilleures places l'an prochain. Boris Nikovik et ses pingouins géants deviennent extorqueurs de fond, les frères Nikodem dealent de la poudre à rêve, et les petites guerres entre clans de forains empoisonnent la vie des habitants. Et pourtant...
Pourtant certains soirs, quand la vodka lui met le feu aux méninges, et que Maximilian sent sous ses pieds léviter doucement les lattes de bois du Grand Promenoir Oriental, il se surprend à sourire des heures, emmitouflé dans sa parka, en regardant le jour s'éteindre sur les défenses du vieux Elephant Hotel, tandis que résonnent entre les baraques et les stands déserts, le rire de crécelle qu'il avait quand il était enfant.

mercredi 16 novembre 2011

Star Marx sur la Scénariothèque !

Ben il suffit de lire le titre.
Star Marx, un jeu de rôle de space-opera déjanté, et son premier supplément, le Parazitny n°1 sont sur l'incontournable site de la Scénariothèque.

Star Marx, ou pourquoi ne pas faire jouer nos joueurs dans un monde où les soviétiques auraient gagné la Guerre des étoiles et auraient conquis l'univers? Avec des compétences aussi tordues que "Marché Noir", "Corruption", etc., des points de vie décomptés sur une carte de rationnement, des armes choisies dans le catalogue Castorama de par la pénurie orchestrée par le pouvoir en place et des vaisseaux qui partent en pièces et qui réclament un bon coup de clé à molette pour voler droit…

Pour le Parazitnyi, nous avons avec la Moitié, écrit un webzine bourré de scénarios et de recettes de cuisine presque pas létales pour Star Marx. Au fil des pages vous pourrez vous échouer sur une planète aquatique, galérer d'une étoile à l'autre pour trouver de la bonne vodka, passer un mois dans une décharge pour déterrer un vaisseau, vous faire escroquer par un dauphin, ou vous noyer pendant la fête du kvass sur Baltika 27...

Le numéro 2 du Parazitnyi est en cours de rédaction, un spécial Noël, bourré de pères noël sadiques, d'extraterrestres voraces et de gros canards-jaguars géants !!

mardi 1 novembre 2011

Le jeu des Bouchées, délire à No-Dan-Kar

Petit scénario dimanche, en pompant outrageusement et expressément sur le deuxième tome de la bd Akameshi. Ambiance No-Dan-Kar avec Strike, Lilou <3, le Clou et Thiboin qui nous jouait un médecin escroc nommé Kézako. Alors que les joueurs s'abritent dans la maison de Jeu sur le Pont, et se vautrent dans le vice, les jetons et les geishas, il faut bien inventer quelque chose une fois que le mah-jong, le go, et les jeux d'ivrognes façon chifoumi ont fait leur temps . Voilà le terrible jeu des bouchées. Ce jeu se pratique avec une geisha sur les genoux. Les deux adversaires s'affrontent par damier interposé, à grands renforts de pions comestibles, de multiples bouchées mystères et de toutes les sortes, surmontées de petits drapeaux. Lorsqu'un joueur mange un pion dans le jeu, sa geisha mange la bouchée dans la vie. Malheureusement, ces délicatesses à la vapeur sont loin d'être toutes des délices. La surprise ou le dégout le plus profond attend souvent la donzelle. Au point que certaines pièces restent obstinément immangeables. Quand la bouchée ne peut être avalée, la case sur laquelle le pion a disparu se transforme en pion de pierre, qui participe à la défense de l'adversaire et à sa construction stratégique... Petite table aléatoire des bouchées... D'un point de vue règles, des jets opposés en savoir pour les deux adversaires qui déterminent combien de pions sont mangés et par qui. Pour les filles, des jets en psyché ou résistance, à la discrétion des joueurs, de la bouchée aléatoire et du nombre de verres de saké pour faire passer ça. Sur un échec l'adversaire gagne un +1 à sa stratégie pour le reste de la partie, cumulable...

Bilan de notre soirée, Lilou qui joue les stratèges et Strike qui avale les bouchées. Hélas quand on lui claironne qu'il tient le rôle de la fille et qu'on le cherche un peu trop...

mercredi 26 octobre 2011

Titan et Fils: le reboot - Régle Additionnelle

Une petite règle pour la version plateau. J'ai fini (et édité) le CR n°1...

Règle Optionnelle : GERER l'ENTREDEUX

Parfois le passage d'une tuile où se passe un évènement à une autre tuile semblable laisse un étrange goût de téléportation et faux raccord. Pour pallier à cette impression, les joueurs peuvent broder autour des tuiles qui sont traversées sans encombre, et continuer à se raconter leur voyage mais cela sans jeter de dés. On peut ainsi évoquer vaguement un arrêt de la caravane dans la ville alanguie d'Ulcar, une vieille cité grignotée par les baisers mouillés de la Mer Clapotante, et dont les ruelles, les toits et les terrasses sont envahies par les chats. Ou bien décrire brièvement les mirages que l'on voit à la surface de gigantesques assiettes d'argenterie mis à sécher, à la verticale, dans un désert-égoutoir de Gorgéfax, et comment ces rangées de plat à poisson semblent se renvoyer l'image de la caravane, cent fois démultipliée.

Pour récompenser telles inventions de la part des joueurs, on peut accorder des points de rehaut, autant qu'il semble y avoir d'éléments narratifs, jusqu'à un maximum égal au nombre de joueurs. A eux d'ailleurs de se répartir ces points pour "rafraîchir" un ou deux aspects d'un PJ.

Exemple dans le cas d'Ulcar un joueur décrit la ville, et un autre y ajoute la grande difficulté qu'ont les personnages à y dormir à cause des miaulements. L'événement est cocasse et plein de sel. On peut donner 2 points de rehaut au groupe. Assez pour le premier joueur pour rafraîchir son aspect Incassable quand il décrit que l'air de la mer lui a fait du bien.


En prime une illustration pour un autre territoire volé à Pierre Bordage, l'Humpur...



vendredi 14 octobre 2011

Titan et Fils : le reboot - CR n°1 - En route pour Gorgéfax avec la Praline Vagabonde

12 VENDOME de l’ANNÉE du CANARD-JAGUAR

Nous prenons la route de Gorgéfax, réseau de grottes immenses, cuisines cyclopéennes où les zéphirins, des marmitons invisibles et éthérés, mitonnent des mets divins pour on ne sait qui. Les plats sont de taille variable, mais tous, gigantesques, relèguent l’humain au rang de souris insignifiante…Nous voyagerons à bord de la Praline vagabonde, toute chargés d’une cargaison d’habits de luxe, d’épingles, d’outils et d’illustrés, à échanger au fil de la route. C’est la jeune LiLou Cuisses-Folles, courte vêtue de mousseline transparente, qui sera notre guide à travers les Grandes Cuisines.
Les écureuils viennent d’embarquer, à plus de 200 par silos. Difficile de croire que ce sont leurs petites pattes griffues, tirant avec obstination sur des noisettes factices, qui, par un système de ressorts et de bielles, finissent par entraîner les six pattes d’acier de notre véhicule arachnéen. Le vieux Cagaroulette est juché comme un coucou sortant de son horloge sur le bras télescopique qui soutient le siège de pilotage. Toubib vérifie les bordereaux, avec sa maniaquerie habituelle mais louable, tandis que Bellisama, sa femme, sautille, tout feu tout flamme, d’une distraction à l’autre. Normal pour un élémentaire du feu…
J’ai sur moi trente kilos de lames, et des munitions plein le c… On est prêt.


Titan et Fils : le reboot – CR1 – Les pierriers du Noir-Gel et les ravines de Cent-échos

26 VENDOME de l’ANNÉE du CANARD-JAGUAR

Nous escaladons. Cet engin est vraiment tout terrain, ramassé sur ses pattes, il aborde les pierriers du Noir-Gel et les ravines de Cent-échos avec l’agilité d’une araignée. Nous avons essayé de chasser le Zébi, cet animal timide, aussi massif que myope et à la riche fourrure pâle. C’est à peine s’il distingue les reliefs de son environnement, renversant parfois les rochers d’un coriace coup de hanche. Une troupe de ces gros bipèdes avançaient en file indienne, en se tenant par la queue, comme une procession d’aveugles. Lilou m’a arrêté au dernier moment. Il parait que tirer sur un, c’est les provoquer tous, et les voir se ruer dans toutes les directions à la fois, les griffes en avant et la gueule écumante. Seuls les solitaires peuvent être chassés… Elle avait l’air d’y croire. J’ai baissé mon fusil.

Plus tard nous avons croisé un de ces colosses esseulés. Sa grosse tête dans le viseur, j’allais en faire une descente de lit. Heureusement que Toubib s’est aperçu au dernier moment que ce bestiau portait des sabots… Ce n’était pas un Zébi, mais bel et bien un Hugre, un de ces indigènes bien plantés et emmitouflés dans leurs fourrures. On l’a échappé belle.

Il parait que les hugres sont un peuple rustre et rancunier, aux coutumes rudes. En tout cas celle là était une femme, enfin un truc qui y ressemble, et elle rodait aux alentour du village pour sélectionner des grosses pierres, qu’elle emballait dans son tablier. J’ai vu plus tard que c’était pour éduquer ses mioches, à grand jet de caillasses dans la tronche. Les hommes partaient à la chasse. On a essayé d’acheter certaines meules du fameux fromage des Hugres. Goutu et un brin râpeux en bouche, si on me demande mon avis. Il doit faire un beau duo avec un vieux vin d’Allyvie ou un Clos Joli. Mais j’y connais que dalle. D’après Cagaroulette, les gourmets se l’arrachent, et il y avait du pognon à se faire. Ce que le vieux n’avait pas dit c’est que chez ces bourrins de hugres, tout marchandage se conclut par une bonne soupe à la mandale. J’ai dû casser les genoux d’un costaud qui faisait trois fois ma taille. Il ne m’a pas raté non plus. Ce que j’aime, quand les grands cons s’écroulent, c’est que ça fait beaucoup de bruit… Toubib m’a posé quelques agrafes, le fromage empuantit les couloirs. La routine…

Titan et Fils : le reboot – CR1 – Les Conteurs-Ébénistes de Noisy-le-Torve et le Village Dépliant de Pourceaugnac

30 VENDOME de l’ANNÉE du CANARD-JAGUAR

Quittons les brumes froides du Noir-Gel pour enfin apercevoir les frondaisons vertes du bois de Noisy-le-Torve. Il me tarde un peu de voir ces fameux chalets sculptés dans des noisettes géantes par les Conteurs-Ebénistes. D’après Eustache, ce sont eux qui ont réalisé les trois quarts des marqueteries de la Praline. Nous espérons leur échanger nombres d’illustrés contre des meubles de luxe. Lilou me conte sans fin les odeurs de cire et la tarte à la noisette, les gestes héroïques et le Hulu qui grignotait les villages. Je sens que secrètement elle rêve de rencontrer un des descendants de ce rongeur géant, mais j’ai du mal à en intégrer la raison. Bah, je verrai par moi-même.


3 FRIMOSE de l’ANNÉE du CANARD- JAGUAR

Catastrophe, pas de Hulu certes, mais nous ne sommes pas les seuls à convoiter les chaises sculptées et les commodes à histoire. Un autre équipage, portant lui aussi l’écusson de Titan et Fils, est venu pour faire des affaires avec les Nositiers…

Eustache Cagaroulette les connaît, ce sont ceux du Village Dépliant de Pourceaugnac. Ils ont installé leurs boutiques, puis lâché leurs gorets à travers les faubourgs, et les voilà qui viennent renifler sous nos fenêtres. Leurs maîtres les suivent, l’air de ne pas y toucher, je sais qu’ils nous surveillent. Bellisama, Lilou et le doc sont partis parlementer, et faire valoir nos marchandises propres à séduire ces affamés d’histoires que sont les indigènes. Pourvu qu’ils nous décrochent le marché… A moitié caché, vu ma sale gueule, je graisse la culasse de mon canon scié. Cagaroulette s’alcoolise avec des gens du cru, à grandes lampées de vin de noix au lieu d’aller nourrir les écureuils. L’envie de lui botter le cul me prend doucement.


4 FRIMOSE

Cornards d’indigènes, ils n’ont rien trouvé de mieux ! Ce soir , au terme d’un duel entre nous et le Village, les ancêtres décideront qui aura droit à toute une cargaison de lits, de tables et de buffets, et qui se contente de quatre pauvres tabourets. Ils ont déjà accroché Belli à 6 mètres au dessus du sol, avec une grappe de lanternes, et ils l’écoutent bouche bée leur raconter l’histoire de la fleur qui guérit tout et des deux clans rivaux. Juché sur une branche basse Cagaroulette joue les accessoiristes, agitant par moment de grandes silhouettes de carton avec lesquelles interagit la conteuse, le tout dans un ballet de poulies et de cordes. Toubib au premier rang bade sa femme avec la tronche d’un mioche qui attend ses cadeaux de noël, et moi, comme le bâtard que je suis, je surveille que ceux du Village ne viennent rien saboter. On me traitera de paranoïaque si l’on veut, mais la paranoïa c’est le statut ultime de la vérité…

Un duel de contes, les gens ont de ces idées…


5 FRIMOSE

Nous embarquons les meubles. L’histoire des autres n’était pas mal, mais rien qui rivalise avec les romances et les trahisons que la rouquine a déployées hier soir, suspendue à sa corde. Beaux joueurs les gars du Village nous aident à remplir les soutes. Parait que c’est souvent fraternel entre les équipages. J’y croirai à l’usage. Pour l’instant j’essaye de faire rentrer des mètres cubes et des mètres cubes de bois dans une cale bourrée à craquer, sans trop regarder la croupe tendue que Lilou la Satyrette m’agite devant les yeux avec obstination. Bon dieu, faut vraiment que ses hormones la travaille pour essayer de séduire une face du diable comme la mienne.

Titan et Fils : le reboot – CR1 – Pause de la Praline Vagabonde

6 FRIMOSE

Lilou dort encore… Je vais aller faire rentrer les écureuils avec ce lève-tôt de Toubib. On les a lâchés hier soir, comme souvent, pour qu’ils aillent grappiller leur pitance ou se goinfrer, selon le terrain. On a nos appeaux pour les faire revenir, tout ça, et ces fichues bestioles sont bien autonomes, mais chaque matin j’ai peur qu’elles ne reviennent pas ou qu’un prédateur de l’orée du Bois nous les ai bouffées… Comme on aurait l’air con, immobilisés au milieu de nulle part, à deux pas d’une des portes de La Grande Cuisine. Je pose le journal et j’y vais. Sans la réveiller.

Titan et Fils : le reboot – CR1 – Premiers pas dans Gorgéfax

18 FRIMOSE de l’ANNÉE du CANARD-JAGUAR

Voilà presque dix jours que nous sommes sous les voûtes immenses de Gorgéfax, et je n’ai pas trouvé une seule fois le temps de tenir à jour ce foutu cahier de route. D’abord il y a Lilou, puis il y a ces cons d’écureuils qui se jettent sur les murs des silos. On a mis un moment à piger que c’était à cause des lointaines odeurs de cuisine divine qu’eux percevaient et qui leur filaient la fringale et l’envie de se barrer. Avec Eustache on a revu l’isolation des silos, mais on n’ose plus les lâcher, des fois qu’ils ne reviennent pas. Heureusement on les nourrit avec des stocks de cubes de noix achetés aux Noisitiers.

Et puis il y a eu hier. Sous prétexte de prendre un raccourci, nous avons essayé de traverser un grand bac à vaisselle, et nous avons passé deux jours dans ce marécage de lacunes mousseuses et de débris alimentaires moisis et gorgés d’eau. Nous en étions presque sortis quand un zéphyrin ou un serviteur divin, je m’en cogne, a ouvert le siphon pour nettoyer le bac. Là l’enfer s’est déchaîné. Le paysage s’est mis à défiler comme si l’univers s’effondrait sur lui-même, avalé, englouti, au fond d’un puits, à peine quelques lieues derrière nous. Le courant nous a entraîné aussi et nous y serions passés si après bien des manœuvres savantes, et un tricotage acharné des pattes métalliques de notre véhicule, les autres n’avaient réussi, dans l’urgence, à former un bouchon avec des écorces géantes de fruits moisis et des longues fibres pâles que Bellisama s’imagine être des cheveux de déesse… Foutu romantique cette fille.
Seul truc positif dans cette nuée d’emmerdes, une sorte d’acarien gros comme un bœuf qui est venu se cramponner à la Praline pour ne pas être englouti par les flots. Il m’a bien détendu celui là. Je lui ai fait avaler ses mandibules. Le gros calibre à bout portant, ça ne pardonne pas. Le doc dit que je serai bientôt guéri et que mes morsures et mes plaies se referment à une vitesse étonnante. Bah. On est ce qu’on est…

Titan et Fils : le reboot – CR1 – Les étagères de Gorgéfax

21 FRIMOSE de L’ANNEE du CANARD JAGUAR.

Nous faisons un détour par les hautes routes du pays des étagères, plus sûr parait-il. L’ascension est assez vertigineuse, tant le vide est tout proche parfois. Il suffirait que deux pattes sur les trois à bâbord dérapent… Nous suivons le chemin poussiéreux de Vole-Mite, tout peuplé de grands papillons pâles et virevoltants. Nous baignons littéralement dans la poudre pâle qui tombe de leurs ailes. Il y en a de toutes les tailles, Des grands comme des assiettes jusqu’à des gigantesques aux ailes plus grandes que des roues de charrette. Inoffensifs. Il parait… Ils nous escortent semblables à une farandole de fantômes à demi translucides, butinant ça et là la vieille frise de tissu moisi qui décore le bord de l’étagère. Le vieil Eustache raconte à la veillée qu’un jour il a vu un de ces insectes de près, qu’il s’est posé à coté du siège du conducteur et qu’il avait des traits presque humains. Il a cru reconnaître le visage d’un soutier de Titan et Fils, disparu corps et bien dans les glaciers de Chambre-Froide… Je ne sais pas s’il y croit ou si c’était juste pour faire peur à Lilou… Je pilote, le canon scié chargé et posé en travers des cuisses.


25 FRIMOSE

L’altitude nous empêche presque de respirer. Heureusement nous avons échangé quelques lots d’épingles et d’outils contre des herbes qui « nous aident à fixer l’oxygène » d’après Toubib. Les garrimperos avec qui nous avons fait affaire étaient très civils, et s’échinaient à exploiter une veine de sucre candy dans un garde manger oublié. Cagaroulette s’est pris avec eux une de ces cuites… Parait que ça aide à se sociabiliser avec ce genre d’individus. Ils étaient presque tristes de nous voir partir. Nous leur avons pris plusieurs caisses de sucre, roux et cristallisé, et les filles ne quittent plus leur poncho et leur bonnet à oreilles…

28 FRIMOSE

Nous dormons cette nuit à coté de ruines titanesques, les décombres de tout un réseau de cités troglodytes, creusées dans le papier de colossaux livres de cuisine. Ces géants paperassiers, bien rangés sur l’étagère, ont jadis accueillis toute une population d’indigènes. De quoi vivaient-ils ? Mystère. Sûrement pas des tronçons d’images que l’on aperçoit sur certains pans de pages, dans les nombreuses salles creusées qui se suivent, labyrinthiques et vides. Il fait froid. Lilou me dit qu’elle a l’impression de dormir contre une vielle brique craquelée et bouillante, qui sort de la cheminée… Flatteur ?

Titan et Fils : le reboot – CR1 – La Plaine à carreaux de Gorgéfax

12 QUINT de l’ANNÉE du CANARD-JAGUAR

Rien de neuf pendant des jours. Juste des routes de montagne. Enfin d’étagère… Nous attaquons la Grande Plaine à Carreaux. Moi j’appelle ça une nappe… J’ai dû virer Bellisama du poste de pilotage. Elle jouait comme une gamine à ne marcher que dans les carrés roses…

Parait qu’il y a une guerre au sud. Pas de chance, c’est là qu’on va.


14 QUINT

Au détour d’une miche de pain fossilisé, grosse comme une colline, nous avons croisé le premier contingent de belligérants. Marioles… Les troupes du Pop Corn Salé... Farouches opposants de celles du Pop Corn Sucré qu’ils traitent d’hérétiques et « d’antigastronomes ». Quand leur patrouille nous a arrêtés, le doc a eu comme une fulgurance : on avait plusieurs caisses de sucre candy à bord. Assez pour qu’on nous considère comme des Sucristes dans leur fichue guerre de Sécession. Les filles ont tout fait pour distraire la soldatesque, persuasion de Bellisama, décolleté de Lilou. Même Toubib qui les a noyés dans la paperasse et les laissez-passer. Pendant ce temps, le vieux et moi, on trimbalait des caisses. Je ne sais pas si l’Eustache a été un gros trafiquant, ou un contrebandier sur des côtes lointaines, toujours est-il que le bougre a été efficace et sacrément professionnel. M’en a bouché un coin. Les types n’y ont vu que du feu, nous voilà repartis…



15 QUINT de l’ANNÉE du CANARD-JAGUAR

Notre tranquillité a été de courte durée. Quelques heures plus tard, c’est les Sucristes que l’on croisait. L’un de nous a eu la mauvaise idée de leur montrer les caisses de sucre candy, et de nous présenter comme des alliés potentiels. Résultat, les salauds engoncés dans leur uniforme en pop corn sucré ont voulu nous confisquer la cargaison, se chopper les filles et nous passer par les armes.

Parfois, la parano ça sert. J’avais prévu le coup. Enfin Toubib dit que je n’aurai jamais dû boxer le gars pour lui prendre son arbalète et abattre le mec qui fermait la barrière. D’après le doc tout a commencé à dégénérer à ce moment là. Moi je sais que ça avait commencé bien avant. Après tout, c’est moi le combattant embarqué, et c’est lui le toubib…

Après, tout s’est déroulé comme prévu avec Bellisama. En utilisant ses pouvoirs, elle a foutu le feu à leur stock de maïs. Je lui avais dit de faire ça si jamais ça partait en sucette. Ça a foutu un bazar d’enfer, les grains de maïs gros comme des boulets fusaient dans toutes les directions en explosant, le pop corn jonchait le paysage, les soldats couraient dans tous les sens avec des seaux à part un pauvre bataillon qui essayait de nous coincer. Ça n’a pas été du gâteau, y en a eu pour essayer de monter à bord, il a fallu ruser, et j’ai fait une bonne trotte, pendu par la queue et traîné au sol. On a eu droit aussi à quelques canonnades venant d’artificiers sucristes qui avaient conservé un peu de maïs à coté de leur canon-poêle, heureusement Belli a fait caraméliser tout ça avant que ça ne nous touche…

Au final, la Praline est en bon état, avec quelques pop corn qui lui font comme une poussée d’acné sucrée. Bah, ça fera de la bouffe pour les rongeurs et un peu pour nous. Personne n’est gravement blessé, juste un peu choqué peut-être, mais la troupe va globalement bien. Les soldats sont loin, les tonnerres de la guerre ne sont plus qu’un lointain écho. Je ressemble à une momie avec mes bandages. Tout baigne…

Titan et Fils : le reboot – CR1 – La Mer de Petite-Marmite et l’île de Bouquet Garni de Gorgéfax

29 QUINT

Il nous faudra plus de deux semaines pour traverser la mer de Petite-Marmite. Deux semaines à bord de l’Ecumeur, un sabot de fer bourré jusqu’aux sabords de marins velus, de harponneurs tatoués et de gagne-misère de tout bord… Deux semaines à chasser des poissons géants, aux yeux vitreux et aux filets déjà à demi cuit par la mer à court bouillon. Des mastodontes blafards, les écailles partant par plaques, qui finissent dépecés sur place, sur le pont ou ligotés contre le flanc de l’écumeur, la bouche encore palpitante et cherchant l’oxygène… Lilou a pas supporté. Elle se terre dans la Praline, et caresse deux trois écureuils qui se sont acclimatés à ses petites mains.

Hier, on a failli tous finir à la baille, quand un grand maquereau a refusé de se laisser dépouiller et que trouvant comme un second souffle il a décidé de rejoindre les profondeurs bouillante de la mer. Heureusement qu’on a tranché les câbles en vitesse, en esquivant les coups de queue, sinon il nous emportait tous par le fond. Les aminches aux commandes de la Praline ont bien assuré eux aussi, en la faisant s’agripper autour de la cheminée principale. Plus de peur que de mal…



2 SEPTOBRE de l’année du CANARD JAGUAR

Petite escale sur une île « bouquet garni » comme ils l’appellent. Des indigènes vêtus de fanes de légumes qui leur font comme des robes… Les bouseux nous surveillent tout le temps pour vérifier si on ne leur volerait pas un morceau de leur île. Les palmiers-céleris dodelinent tandis que l’île tangue. Lilou et Bellisama s’aspergent, le cul dans la flotte tandis que Toubib essaye d’échapper à ces relents de sel, d’échalote et de marinade qui finissent par vous coller à la peau…

Titan et Fils : le reboot – CR1 – Les restes du repas et les Nécromants Dinatoires de Gorgéfax

13 SEPTOBRE

Nous avons traversé une terre de cauchemar. Même moi j’ai pas aimé. Sur la nappe de toile rêche, un festin à perte de vue. Venaison, salades, entremets… Mais les invités ont du décommander, les dieux sont morts, ou ils ont sauté un repas, la viande pourrit dans sa sauce, le festin sent la charogne et les fruits en pyramide se couvrent de duvet vert… A perte de vue, tout moisit, empeste et faisande. Un flanc aux œufs veiné d’artères noires et pelucheuses, un civet qui s’agite tout seul dans sa cassolette, royaume boueux des vers et des asticots… On ne sait de quel plat s’éloigner et duquel se rapprocher tant tout empoisonne et empuantit l’air. Et c’est sans parler des mouches, grosses comme mon poing, et qui viennent vous butiner…

Un matin, alors qu’on se faufilait entre une salade de choux couverte d’écume acide et un pain de seigle dur comme du granit, nous eûmes la surprise de voir se dresser un homme, au sommet de l’empilement de crudités… La mousse corrosive avait couvert ses jambes de plaques écarlates, des lambeaux de serviette en papier battaient contre ses flancs caves tandis qu’un dernier morceaux pendait sur son front chauve et dissimulait ses traits. Il se mit à hurler dans un langage inconnu mais son intonation rendait toute traduction inutile. On n’était clairement pas les bienvenus…

Dans le quart d’heure qui a suivi, un de ces collègues nous a chargé, à cheval sur une dinde rôtie, enfin ce qu’il en restait… Le choc latéral a été terrible. S’il n’y avait pas eu cette salière, le bougre nous aurait renversé. S’en est suivi une bonne partie de stock car, à grand renfort de plomb et flammes de notre coté, à grand coup de pilon à demi décomposé du sien… En me penchant, tenu par Lilou, j’avais arraché une brochette acérée sur un plateau quand l’autre nain sur son volatile a buté sur un coin d’assiette, à la suite d’une manœuvre audacieuse du vieux Cagaroulette qui était aux commandes. La bestiole a fait plusieurs tonneaux, éparpillant une colline de chips et renversant plusieurs flûtes de cristal qui explosèrent contre la table, en une nuée de shrapnels translucides… Tandis que la bête essayait de se remettre d’aplomb, le vieux a décidé de la charger à son tour, comme un chevalier en lice, avec moi et ma brochette dans le rôle du chevalier… J’aurai bien aimé embrocher ce sorcier de malheur, ce « nécromant dinatoire » comme l’appelait Lilou, mais avec la vitesse, j’ai eu du mal à l’ajuster. J’ai empalé sa bête, et j’ai cloué sa carcasse à la nappe et à la table en dessous. Par contre je me suis pris un de ces vols à l’impact… Je ne sais pas comment j’ai pu courir et rattraper la Praline après ça mais je suis à bord. Au lit. Convalescent ça s’appelle. Lilou me dorlote et joue aux infirmières. Dehors, j’entends les autres qui retapent une patte boiteuse, à tribord.

Titan et Fils : le reboot – CR1 – Péri-Chéri, une porte de Gorgéfax

22 SEPTOBRE

Deux heures que nous suivons la Vassali, le grand fleuve des ablutions. La nuit est tombée, enfin la « fin du service » comme on dit à Gorgéfax, et nous apercevons les lumières colorées de Peri-Chéri. Le voyage touche à sa fin. Tout le monde est sain et sauf. La marchandise a un peu valdingué, elle est un peu chamboulée… Ya pas qu’elle, remarque…

jeudi 13 octobre 2011

GRAPH: amusement du jour...


Un perso qui me colle à la peau...
On avance le premier webzine Star Marx, et je prépare un CR de nos parties de Titan et Fils..

mardi 11 octobre 2011

Titan et Fils: le reboot - Règles 1

Adaptation de Titan et Fils avec un système hérité du Métal de John Doe. Le grand jeu c'est d'adapter le système au mode "Plateau" de Titan, et de gérer une opposition non pas en seuil, mais en nombre de dés, et de développer ces règles pour être utilisables aussi dans la version Jeu de Rôle...

Voilà, pour ne pas les perdre, les petites adaptations du moment :

LES TESTS

Sur le Plateau ou dans le JDR, les joueurs sont confrontés à des tests de trois types.
Tout d'abord les Tests Individuels ou TI où un joueur est confronté à un seuil fixe ou un nombre de dés. L'aider est compliqué, un PJ voulant le faire fait un jet avec les caractéristiques et l'aspect qu'il pense appropriés et il ne lui donne un dé de plus à lancer que toutes les paires de Qualité...


Ensuite les Tests de groupe (ou TG), où l'ensemble des joueurs est confronté à une situation et fait un jet où on peut additionner tous les dés du groupe. Genre : "Pour échapper au troupeau de buffles enragés qui menacent de piétiner la caravane, faites un jet contre 10 dés". Rien n'empêche un joueur de jeter 3 dés en Manœuvre, plus un aspect à 3 dés en Courageux, pendant qu'un autre lance trois dés en Tir pour abattre un buffle dont le cadavre pourrait un instant ralentir les autres, et qu'un dernier fait un jet en Perception à 2 dés pour trouver le meilleur échappatoire. Finalement un jet à 11 dés pour les Pjs, contre 10 pour les buffles...


Enfin viennent les Duels, contre un adversaire à réduire à néant. Cet adversaire n'est pas symbolisé par un nombre de dé que l'on jette et puis l'évènement est terminé, c'est un peu comme un PJ qui aurait une compétence. Gagner des tests face à lui revient à lui faire perdre des dés à son score, au rythme d'un par qualité... Un succès sans qualité lui met juste une faiblesse de 1.

Un duel peut être infligé parce qu'il est prévu, ou acheté au fil d'un évènement par le MJ. Le coût est de deux dés pour un point de score, ou de une qualité sur un échec des PJs pour deux points de score. Cette dernière façon est un moyen de leur faire payer leurs échecs.


Tous ces tests des PJs sont modifiés par le nombre total de faiblesses accumulées, sachant que pour un PJ on ne compte que son état physique ou son mental, en choisissant le pire...


Que faire en cas d'échec ?

Déjà, il faudrait se demander quel genre d'échec attend le MJ. Si le but de l'évènement est d'entrer dans une soirée, et qu'elle est la suite du scénario, un échec définitif "vous n'entrez pas" met fin à la partie et personne n'y gagne. On peut très bien se contenter d'avoir épuisé les joueurs, en leur faisant cocher leurs aspects, avec des faiblesses... On peut aussi décider de les faire rentrer malgré tout mais en leur infligeant un inconvénient ou une Manoeuvre du MJ comme à Apocalypse World (on peut leur faire laisser leurs armes aux vestiaires, les séparer et ne permettre qu'à certains de rentrer tout en laissant d'autres dehors, en espérant qu'ils essaient de passer par derrière, leur coller un chaperon aux basques, ou bien les faire arriver après un événement qu'ils auraient pu empêcher ou dont ils auraient pu profiter...)
Pareillement dans la version Plateau, si l'événement est "la caravane est confrontée à une guerre dans la marche qu'elle traverse", l'intérêt de détruire la caravane ou de l'immobiliser définitivement est nul à par frustrer les joueurs. On considérera plutôt que la caravane s'en sort mais les échecs auront une influence sur l'état de la caravane et son personnel à la sortie de l'événement. Ainsi pas besoin au bout de la pile de dés de finir sur un succès pour se débarrasser du conflit ou de la panne... (à moins que le Mj ait une idée derrière la tête !) Le jet définit juste comment s'en sortent les joueurs, avec plus ou moins de panache ou de gâchis.


- Pour chaque qualité ou succès de l'échec, on peut infliger un point de blessure ou de dégât psychologique à un PJ. On peut aussi faire perdre un point d'expérience à la rencontre, puisque des marchandises peuvent être endommagées, et donc de l'argent retenu sur la "paye" par les Titans.

- On peut aussi leur infliger un Duel, avec un opposant qui aurait comme score le double des succès investis.

Dans un combat, toujours infliger au moins un point de dégât, les qualités peuvent être transformées en dégâts supplémentaires, mais est-ce assez ?? On pourrait infliger en dégâts de base, en cas d'échec, un tiers de la valeur de la carte, arrondi à l'inférieur, plus des succès. (0 pour une carte entre un et deux, 1 pour trois à cinq, 2 pour six à huit etc.)


Les soins

Un jet en Médecine et autant de points que de qualités ? Sinon on peut se soigner naturellement au rythme de un point par carte événement jouée ?


Pour le jeu de plateau

Le nombre de joueur doit influencer le nombre de dés d'un événement :

Tuile x Carte x (Joueurs + 1) ??


Pour l'expérience

Une variante serait de donner aux joueurs autant de points que la valeur de la carte évènement, ce qui introduit une variable de plus dans le choix des cartes pour la version plateau...



Bref, beaucoup de pistes de travail, encore à playtester, mais quel plaisir en tout cas. :)

Reprise du blog

Comme d'habitude, je n'arrive pas à m'obliger de tenir quelque site que ce soit à jour. Donc après presqu'un an d'absence, on recommence. Parmi les projets, Star Marx, le seul truc qui marche et qui rencontre des réactions sur le forum Casus NO, un reboot de Cadwallon avec des règles d'Apocalypse World, et puis un reboot de Titan et Fils, un de mes jeux préférés, avec un bout du système métal et pleins de voyages oniriques prémâchés... En espérant avoir un la permission du Grümph...