Les Glonkins sont une race de guerriers humanoïdes, plus
grands et plus forts que les Humains. Une arête osseuse barre leur
postérieur verticalement. Cette arête est la marque génétique de
l'espèce, mais malheureusement cela abime les sièges... C'est pourquoi
les Glonkins sont très mal vus dans les bars.
Le
peuple gonklin éprouve un sain dégoût pour la technologie, le genre de
dégoût qui vous fait arracher les spots lumineux d'une coursive de
Kosmodock parce qu'ils vous font « mal aux yeux » ou détruire, à coups
de masse cloutée, le bouton d'appel d'un ascenseur, parce qu'il « ne
répond pas assez vite, ni assez poliment ». On en a même vu grimper
comme des simples contre des piliers de béton plutôt que d'emprunter des
escalators qui « pincent les pieds ». Évidemment, aucun gonklin ne
s'abaisserait à piloter quelque engin que ce soit. Alors me direz-vous,
comment se fait-il que ces énergumènes soient présents sur les routes
spatiales? Je vous répondrai en un mot, un seul petit mot qui
représente un concept bien compris et même poussé dans ses ultimes
retranchements par les féroces gonklins: le "STOP".
Quand
des gonklins veulent voyager d'un point à un autre, armer un vaisseau
pour aller en piller un autre, voire même lever une armada spatiale (ça
s'est vu), ils utilisent tout bêtement la technique du stop. Le fait que
les hordes de gonklins kidnappent un pauvre pilote esseulé d'un aéronef
ou un équipage réduit plutôt que de lever le pouce au bord des routes
spatiales n'est, pour eux, qu'une pittoresque anecdote. Ensuite, ils
s'installent à bord, réduisent en miette tout l'équipement non
nécessaire, ou se font des colliers de diodes, tandis qu'ils tabassent
ou menacent l'équipage pour qu'ils les amènent à bon port.
Cette
technique s'est révélée d'une redoutable efficacité lors de leur guerre
contre les Bletles de Gaspachok 22, et ce n'est pas par hasard si
certains routards de l'espace, quand ils s'aperçoivent que les sièges
des kosmodocks sont tout troués et abîmés, préfèrent quitter la station à
la hâte plutôt que de se faire enlever par ces barbares aux fesses
barbelées. Hélas, il est parfois trop tard.
Ajoutons
que si d'aventure le vaisseau tombe en panne, que ce soit à force de
vérifier à coup de hache la faiblesse de la technologie ou de chasser la
chèvre naine dans les entrailles du soyouz (et ben oui, les Glinkons
embarquent avec leur bétail ! Ils ne vont pas se servir d'un frigo tout
de même ! Et puis rien ne vaut les produits frais…), si, donc, les
moteurs de la fusée lâchent, alors les gonklins montrent qu'ils savent
maîtriser un deuxième concept : l'appel de détresse, si possible avec
une voix douce, suave et féminine.