vendredi 14 octobre 2011

Titan et Fils : le reboot – CR1 – Les pierriers du Noir-Gel et les ravines de Cent-échos

26 VENDOME de l’ANNÉE du CANARD-JAGUAR

Nous escaladons. Cet engin est vraiment tout terrain, ramassé sur ses pattes, il aborde les pierriers du Noir-Gel et les ravines de Cent-échos avec l’agilité d’une araignée. Nous avons essayé de chasser le Zébi, cet animal timide, aussi massif que myope et à la riche fourrure pâle. C’est à peine s’il distingue les reliefs de son environnement, renversant parfois les rochers d’un coriace coup de hanche. Une troupe de ces gros bipèdes avançaient en file indienne, en se tenant par la queue, comme une procession d’aveugles. Lilou m’a arrêté au dernier moment. Il parait que tirer sur un, c’est les provoquer tous, et les voir se ruer dans toutes les directions à la fois, les griffes en avant et la gueule écumante. Seuls les solitaires peuvent être chassés… Elle avait l’air d’y croire. J’ai baissé mon fusil.

Plus tard nous avons croisé un de ces colosses esseulés. Sa grosse tête dans le viseur, j’allais en faire une descente de lit. Heureusement que Toubib s’est aperçu au dernier moment que ce bestiau portait des sabots… Ce n’était pas un Zébi, mais bel et bien un Hugre, un de ces indigènes bien plantés et emmitouflés dans leurs fourrures. On l’a échappé belle.

Il parait que les hugres sont un peuple rustre et rancunier, aux coutumes rudes. En tout cas celle là était une femme, enfin un truc qui y ressemble, et elle rodait aux alentour du village pour sélectionner des grosses pierres, qu’elle emballait dans son tablier. J’ai vu plus tard que c’était pour éduquer ses mioches, à grand jet de caillasses dans la tronche. Les hommes partaient à la chasse. On a essayé d’acheter certaines meules du fameux fromage des Hugres. Goutu et un brin râpeux en bouche, si on me demande mon avis. Il doit faire un beau duo avec un vieux vin d’Allyvie ou un Clos Joli. Mais j’y connais que dalle. D’après Cagaroulette, les gourmets se l’arrachent, et il y avait du pognon à se faire. Ce que le vieux n’avait pas dit c’est que chez ces bourrins de hugres, tout marchandage se conclut par une bonne soupe à la mandale. J’ai dû casser les genoux d’un costaud qui faisait trois fois ma taille. Il ne m’a pas raté non plus. Ce que j’aime, quand les grands cons s’écroulent, c’est que ça fait beaucoup de bruit… Toubib m’a posé quelques agrafes, le fromage empuantit les couloirs. La routine…

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