vendredi 14 octobre 2011

Titan et Fils : le reboot – CR1 – Les étagères de Gorgéfax

21 FRIMOSE de L’ANNEE du CANARD JAGUAR.

Nous faisons un détour par les hautes routes du pays des étagères, plus sûr parait-il. L’ascension est assez vertigineuse, tant le vide est tout proche parfois. Il suffirait que deux pattes sur les trois à bâbord dérapent… Nous suivons le chemin poussiéreux de Vole-Mite, tout peuplé de grands papillons pâles et virevoltants. Nous baignons littéralement dans la poudre pâle qui tombe de leurs ailes. Il y en a de toutes les tailles, Des grands comme des assiettes jusqu’à des gigantesques aux ailes plus grandes que des roues de charrette. Inoffensifs. Il parait… Ils nous escortent semblables à une farandole de fantômes à demi translucides, butinant ça et là la vieille frise de tissu moisi qui décore le bord de l’étagère. Le vieil Eustache raconte à la veillée qu’un jour il a vu un de ces insectes de près, qu’il s’est posé à coté du siège du conducteur et qu’il avait des traits presque humains. Il a cru reconnaître le visage d’un soutier de Titan et Fils, disparu corps et bien dans les glaciers de Chambre-Froide… Je ne sais pas s’il y croit ou si c’était juste pour faire peur à Lilou… Je pilote, le canon scié chargé et posé en travers des cuisses.


25 FRIMOSE

L’altitude nous empêche presque de respirer. Heureusement nous avons échangé quelques lots d’épingles et d’outils contre des herbes qui « nous aident à fixer l’oxygène » d’après Toubib. Les garrimperos avec qui nous avons fait affaire étaient très civils, et s’échinaient à exploiter une veine de sucre candy dans un garde manger oublié. Cagaroulette s’est pris avec eux une de ces cuites… Parait que ça aide à se sociabiliser avec ce genre d’individus. Ils étaient presque tristes de nous voir partir. Nous leur avons pris plusieurs caisses de sucre, roux et cristallisé, et les filles ne quittent plus leur poncho et leur bonnet à oreilles…

28 FRIMOSE

Nous dormons cette nuit à coté de ruines titanesques, les décombres de tout un réseau de cités troglodytes, creusées dans le papier de colossaux livres de cuisine. Ces géants paperassiers, bien rangés sur l’étagère, ont jadis accueillis toute une population d’indigènes. De quoi vivaient-ils ? Mystère. Sûrement pas des tronçons d’images que l’on aperçoit sur certains pans de pages, dans les nombreuses salles creusées qui se suivent, labyrinthiques et vides. Il fait froid. Lilou me dit qu’elle a l’impression de dormir contre une vielle brique craquelée et bouillante, qui sort de la cheminée… Flatteur ?

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