mercredi 29 février 2012

Cadwallon : les Harponneurs de Shay Ulud

Mais qui sont ces gros bras qui débarquent à Flottebaie, un harpon sur l'épaule?

Les Harponneurs de Shay Ulud

On les croise sur les quais du Kraken, ces colosses orques, aux braies rayées d'écarlate, perle à l'oreille et un miroir en sautoir, ou bien ces ogres tatoués d'encres violettes, pipe au bec et portant un veston tout étoilé de surfaces réfléchissantes. Dans leur sillage, l'on chante et l'on festoie car ils ne sont pas avare de leurs ducats. C'est qu'il faut faire vite, vivre toute une vie en quatre jours d'escale, des amours aux raccourci, des querelles éclairs, se créer des familles qui durent ce que dure les haltes.

La vie du harponneur est nomade, comme le sont les grands bancs de Shay Ulud, ces mastodontes tentaculaires, qui glissent à la surface des houles comme de grandes raies encadrées d'un cortège de bras à ventouses. Ce sont de véritable fortunes flottantes, car tout est bon dans le Shay Ulud.
La chair de son corps est un trésor de viande et de graisse. On sale sa chair pale et fondante, on fabrique de l'huile de son lard, pour l'éclairage, la lubrification des machines à vapeur, ou même l'éclairage des familles keltoises.
Les os sont utilisés comme matériau, on taille des peignes dans ses arêtes, des manches de couteau, des boules de billards...
Les fanons de sa bouche sont utilisés grâce à leur résistance et à leur flexibilité pour fabriquer des baleines de parapluie et des corsets. Le cuir rouge brun de leur dos est utilisée pour fabriquer des ceintures. Leurs intestins séchés utilisés pour réaliser des cordages. Les alchimistes se disputent pour plusieurs de ses humeurs, pour fabriquer des onguents ou d'autres remèdes.
L'ambre gris trouvé dans ses entrailles sert à fixer les parfums. Les dames de la Ville Haute lui donnaient aussi des vertus aphrodisiaques. De l'huile extraite de son crâne, on fabrique de rares bougies, que les enchanteurs recherchent âprement. L'on raconte même que les mages de la Chimère auraient armé à leurs frais plusieurs bateaux de chasse.

Mais la bête n'est pas sans danger, et l'on ne compte plus les marins qu'elle a entrainé avec elle par le fond, ou bien les barques broyées sous ses coups. Le plus dangereux serait le regard étrange de ses deux yeux pédonculés. L'on raconte que qui le croise, perd son âme.
Aussi c'est pour se protéger que tous les harponneurs portent un ou plusieurs miroirs, afin de renvoyer son regard au colosse et de se prévenir d'un destin grabataire...

vendredi 24 février 2012

Un scénario pour Cadwallon : Prisonniers des Syhars

Je compile, en ce moment, mon travail pour Cadwallon que j'avais posté sur le blog "Journal d'un Franc Ligueur".
Voilà une aventure rédigée par mon épouse préférée : Prisonniers des Syhars. Comme elle, elle est complètement atypique, et conduira les Ligueurs jusque dans les dunes du Syharhalna...
Elle est très largement inspirée d'un roman de Serge Brussolo.
J'ai opté pour le format PDF pour la mettre à disposition sur ce blog, peut-être à tort...

Comme le format blog donne des suées froides à ma moitié, toute à sa fièvre organisatrice, elle travaille à un nouveau site... Le temps nous dira si elle tient son projet jusqu'au bout ^^.

mardi 21 février 2012

Les Paillasses ou la légende des monteurs de fûts burgons

Bercés par les grands crus et les veillées au coin du feu, les légendes et les fées, les mythes saugrenus, les racontars et les traditions populaires trouveront toujours une terre d'asile au fin fond de la campagne burgonne. Après tout, les lutins s'y cachent à flan de coteaux et les amoureux s'y retrouvent au delà de la tombe.
Vivace parmi toutes ces histoires est la présence du Paillasse, du Rabass ou du Pagan, comme on le nomme selon les régions. A en croire les anciens, confits dans leur couperose, le Paillasse serait l'incarnation déçue de l'esprit d'une grappe qu'on aurait laissée s'aigrir sans la vendanger. De cette genèse particulière, le drôle gardera quelques affinités spécifiques, dont nous allons disserter à loisir.
Tout d'abord, comme le raisin vient en grappe, le Pagan se rencontre en horde, hirsute et mal vêtu, de longs poils pleins la face et toujours chapeauté d'un vieux galurin à demi défoncé. Suintant la lie de vin et la salissure, on les sent venir de loin, à moins qu'un plus dégourdi ne souffle à ses congénères de se glisser à contrevent pour aller dépouiller les mansardes ou bien vous faire sursauter au détour d'un chemin.
Plus généralement, les Pailasses se terrent non loin des villages des hommes qu'ils se plaisent à singer. D'après Gésignac de Gaillard, ils naîtraient orphelins de toute personnalité et seraient comme obligés d'en emprunter une parmi la population alentour. Ils deviendraient alors une véritable caricature de leur modèle, le singeant jusqu'au ridicule, en une pantomime mal dégrossie. Visiter un campement de Pailasses serait un peu comme visiter le village voisin mais à travers une lentille déformante, pour n'en garder qu'une version abêtie et un rien scatologique. Toutefois le lien entre un Paillasse et son modèle a parfois de troublantes résonances.
Prenons par exemple le cas de ce paysan de Cent Presses, qui voulant défendre son chai, s'en pris à coup de fourche à une bande de Pagan. Chassant violemment les drôles, il empala mortellement l'un d'entre eux qui lui lâcha dans un râle" Pauvre de nous, tu t'es tué..." Le pauvre reconnut sur le gnome quelques habits à lui qu'il croyait avoir perdu l'an passé. Il découvrit même au coin de sa mâchoire, la même cicatrice que celle que sa femme lui avait fait à grand coup de marmite, un soir où il était rentré trop saoul. Notre paysan fut tellement troublé qu'il enterra le Paillasse dans son caveau de famille comme pour conjurer le mauvais sort. Mais rien n'y fit, il périt dans l'année sur la même fourche que celle avec laquelle il avait assassiné son double.
Autre exemple, dans son recueil de contes, le Gaillard raconte comment un jeune héros s'en va visiter les Rabass, les poches remplies de cadeaux, afin de converser une dernière fois avec son grand-père, mort l'année d'avant. Le vieux Paillasse reconnait son petit fils et le préserve des autres, puis entre deux singeries, échange avec son descendant une longue tirade comme échappée du tombeau et toute remplie de sagesse.
Autre singularité de ces terribles enfants des vignes, c'est leur empathie avec les tonneaux et les fûts. Si l'honnête viticulteur ne fait pas attention à ses caves, s'il ne les protège pas par quelques molosses ou quelques charmes de sa mère ou de son épouse, alors il arrive que les Pagans s'y glissent et qu'ils lui enjominent ses fûts pour mieux les monter. "Qui n'a pas croisé une sarabande de Rabass, chevauchant des tonneaux caracolant un soir au clair de lune, alors celui là n'est tout simplement pas burgon, aimait à répéter Gésignac entre deux histoires. Les burgons, très soucieux de leur cave laisseraient chaque année quelques tonneaux de piquette pour contenter les bougres. Mais c'est souvent loin de suffire, le nombre de vols s'alourdissant chaque année.
Pas violents par nature, mais pouvant le devenir pour peu qu'on les encolère ou qu'on les accule, les Paillasses savent déployer une force étonnante mais heureusement pour la victime, pas toujours bien canalisée. Le mobilier lui, si mobilier il y a, aura bien moins de chance de s'en tirer indemne. Enfin, quand deux bougres saisissent une victime, il s'en trouve toujours un troisième pour l'ensaouler. Entendez par là qu'il lui vomit un ichor vineux sur la figure et que si le malheureux en avale, il a toute les chances de se retrouver comme ivre et fou furieux, et de s'en prendre plus à ses proches qu'à autre chose. (De mauvaises langues lombardes vous diront que c'est une fable construite pour expliquer les violences conjugales et autres méfaits engendrés par l'alcoolisme des burgons, mais nous n'y prêteront pas plus d'attention que cela...)

Les relations des burgons avec les Pagans sont complexes, car même s'ils sont plus qu'une gêne pour certaines communautés, le Pailasse, par sa nature vinicole et son coté imitateur reste , dans l'esprit burgon, comme un cousin tapageur qu'il faut traiter avec indulgence. Hélas, les marmousets sont facilement influençables et les séides du chaos savent pertinemment comment les retourner contre les populations locales, ce qui causera toujours nombres de problèmes.

lundi 20 février 2012

Le Petit Cadwë : le Faubourg Rubis et la famille Salisium à Bourghieron

Le Faubourg Rubis est un grand ensemble d’appartements, censé être un des joyaux urbains de l’Avenue du Progrès Partagé. Lors de son inauguration, certaines familles aisées s’y pressaient en visite, entre les portiques en fleurs et les colonnades de marbre.

Aujourd’hui les colonnes gisent brisées sur le sol et la chaussée défoncée se soulève sous des jaillissements végétaux, des gerbes de graminées en corolle, des touffes de feuillages grimpants qui escaladent les piliers dans une étreinte en spirale. Les façades, elles aussi, abritent dans leurs fissures de longues fleurs charnues aux pétales de cire. La vie animale aussi a repris ses droits. Des familles de salamandres occupent les bassins et de grands oiseaux de mer nichent au creux des cheminées.

Pourtant dans ces grandes bâtisses obscures et ces cages d’escaliers flottent encore des parfums de cire et des odeurs de beignets. Squatté ou loué pour pas grand-chose, un logement sur trois est encore occupé. Communautés autonomes et vieillissantes, jeunes débutants dans la vie, tout un microcosme se côtoie et s’entremêle, sous des balcons envahis de draperies végétales, bercé par le va et vient d’araignées dentellières.

La famille Salisium est de ces gens. Logés dans le local technique d’où l’on devait entretenir le petit lac artificiel au centre de la propriété, les gobelins font tourner leur petite entreprise de restauration. Même si leur cuisine n’a rien d’exceptionnel, monter sur leur radeau, et dîner au fil de l’eau, donner la béquée aux ragondins, sur un itinéraire balisé de lampions flottants, a de quoi laisser des souvenirs. Bien sûr, il y a les moustiques, l’embarcation qui tangue, et l’on en repart parfois les pieds ou les fesses mouillées, mais quand on a zigzagué entre les joncs et les échassiers, en charmante compagnie, escorté par une nuée de lucioles, tout cela est vite oublié.

lundi 13 février 2012

Le Petit Cadwë : l'Haruspice

Ce soir, dans les bars musicaux du jardin comédien, nous écoutons l'Haruspice,

un barde décrié venu des terres nécromanes d'Achéron.

Des ses doigts où perce l'os, il va piocher dans un grand chaudron de bronze, pour en faire resurgir les spectres de grands musiciens décédés, qu'il lance vers le plafond dans un rire éraillé.

Les fantômes en sarabande tournoient autour des lustres, et s'en vont organiser des bœufs musicaux tout à fait inattendus.

Esprits frappeurs trop longtemps demeurés sans scène et sans public, leur créativité se déchaîne, et tout devient instrument : les verres à demi vidés qui traînent sur le bar, la vaisselle alignée, les cuivres des casseroles des cuisines. La cheminée se transforme en grand orgue et les cheveux des dames en harpe cristalline.

samedi 11 février 2012

Bear Harbour : la feuille de Chou

Voici une aide de jeu pour Bear Harbour : un numéro de son journal déjanté "La Feuille de Chou".
Si j'en trouve le courage (et si je m'en souviens ^^), j'écrirai un jour le scénario qui allait avec.
Il faudrait aussi que je ponde un document bien propre qui présente Bear Harbour.

Cet article clôt les "sauvegardes" des mes textes pour Bear Harbour.

Prochain dossier à passer à la moulinette : Cadwallon ! Et je crois me souvenir qu'il y a du boulot...

Bear Harbour : idéee d'idées (en vrac et à travailler)

LA RUE DU BOUT

« A Funny Heights tout se termine toujours Rue du Bout »

C’était un de ses longs crépuscules roses qui annoncent le début de l’automne. Nous avions installé deux ou trois tables au fil de cette étrange avenue qui se jette dans le vide sans autre forme de procès, la rue du Bout, sur les sommets de Funny Heights.


Les chasseurs de feux follets

La flottille

Le Porky Lamb

Le marché aux fleurs où les fées nées dans les tulipes se prostituent le soir…

vendredi 10 février 2012

Bear Harbour : les Modrons et le gel de vin

Dans les étages les plus hauts de mon grand bar, vers les sommets enneigés de poussière de mes étagères à bouteilles, je garde une longue caisse d’acier. Dans son sein piqueté de rouille, sommeille une gelée ambrée, le gel de vin des Modrons, une pâte translucide dont j’aime découper de fines lamelles que je dilue dans l’eau, au fond d’une carafe. On en tire un alcool clairet, mais puissant, délicieusement rare, un des derniers vestiges d’une vague d’immigrants maintenant disparus. On se souvient de peu de choses sur ces exilés mécaniques, ces automates déracinés aux longs membres déliés, qui étaient arrivés par la mer, un soir d’été, à bord d’un bateau à roues qui ne pouvait plus que s’échouer. Juste cette obsession de tout ranger dans des boites, ce désir de tout mettre au carré, véritable passion géométrique pour ce peuple de drones tout en angles droits eux aussi. D’ailleurs il suffit que je reverse mon verre dans un contenant carré ou rectangulaire pour qu’il se gélifie à nouveau, défiant les lois de la physique… Où sont-ils donc allés se perdre, le temps et les usines les ont avalés en silence et ils ne sont plus que légendes urbaines, comme cette sale rumeur qui prétend que cette gelée éthylique qui est leur seul vestige serait tout sauf du vin…

mercredi 8 février 2012

Bear Harbour : les étoiles

« Garnement à casquette, toi qui, alors qu’ils se retirent, galope derrière les queues sinueuses des grands dragons de la nuit, arrête un peu de leur arracher leurs étoiles. Ces échardes de lumière que, tout en ongle, tu dérobes à leurs traînes d’ombre, en connais-tu au moins les noms ? Si cela se trouve c’est Altaïr que tu viens d’enfouir dans ta profonde, c’est Rigel que tu joues comme un vulgaire boulard, Betelgeuse que tu mises au jeu du cercle glouton. Et le ciel, au rythme de tes larcins célestes et de tes jeux de billes, lentement, dépérit. A quoi pourront se raccrocher les navigateurs cette nuit sous la houle, quel astre bercera les soupirs amoureux, si à chaque aube blafarde, rapace en culotte courte, tu dépouilles les cieux. Alors prends ces bonbons et vide tes poches, s’il te plait, et puis prête-moi ta fronde que je raccroche sa ceinture à la taille d’Orion… »

Prêche de Telonnius Ginji, astronome et humaniste

mardi 7 février 2012

Star Marx : Parazitnyi n°2

Voilà le deuxième Parazitnyi spécial noël !

J'avais complètement oublié de le poster sur le blog, mais, ce soir, en furetant dans les statistiques du blog, je suis tombé sur un lien vers un forum bruxellois que je salue au passage ! SALUT LES BELGES ! Et je me suis dit que ça pourrait les intéresser donc post !

Questions adressées aux Saigneurs du Chaos : la circulation automobile s'est-elle arrangée à Bruxelles depuis deux ans ? Gaufre de Lièges ou gaufre de Bruxelles ? Y a-t-il un manneken-crach ?
(La dernière est de mon fils...)

Après plus amples investigations, merci également aux Rôlistes du Dunkerquois de prendre le temps de nous lire !

Bear Harbour : le Scaphandrier

LE SCAPHANDRIER attend la tête engoncée dans son casque. Il attend debout dans sa combinaison de toile caoutchoutée, les pieds emprisonnés dans ses semelles de plomb. Il attend que la mer remonte à l’angle de la rue Pisse Froid et la rampe Sans Sommeil. Son casque de cuivre est une cible de choix pour les cailloux des gosses. D’autres plus amicaux lui ont fixé des poissons à son harnachement, des poulpes qui dodelinent avec les courants d’air, au bout de leur tige de fil de fer. Les passants le considèrent de haut, lui jettent un vague quignon. Et c’est bien tout ce qu’il mérite ce fou sans visage, engoncé dans son déguisement de pacotille.

Mais le scaphandrier enraciné dans son costume observe sans fléchir un monde déformé par le verre circulaire de son hublot, il sait tout des saisons et des va et vient de son quartier et sous les hésitations de sa voix de simplet se cachent parfois des perles de sagesse.

dimanche 5 février 2012

Le Tofugu

Ce poisson exotique, rayé de jaune vif, originaire des eaux chaudes de Zukoi, s’est mystérieusement acclimaté à celles de Port Kraken. Une rumeur persistante accuse les restaurateurs gobelins d’avoir engagé les services d’un omnimancien scorpion pour modifier ces petits animaux au venin mortel. Comment les cobayes ont fini dans le port et y ont prospéré, tout cela reste un mystère. Peut-être est-ce parce que le tofugu ne développe pas son venin en captivité, mais que les natifs du Rat adorent le déguster en sushi, après qu’il soit passé entre les mains expertes d’un cuisinier diplômé.

La Caducée aux lentilles

Ce petit restaurant ne se distingue ni par son décorum, ni par la qualité de sa cuisine. Mais si vous vous y présentez et que vous n’avez aucun diplôme de médecine, alors sachez que c’est Jeulôme, le patron lui-même qui se fera un plaisir de vous servir. Après un rapide examen médical, il vous prescrira votre menu, car « à la Caducée, on mange selon sa santé ». Si vous n’êtes pas en condition, j’espère que vous aimez les endives braisées…

Le Petit Cadwë

En attendant d'autres posts reprenant des idées que je n'ai pas eu le courage de mettre en forme et qui viendront le compléter, voici le guide que j'ai écrit pour Cadwallon :

Le Petit Cadwë (version intégrale)

A noter que l'index n'est pas complet : je me pose la question de son utilité...

Comme la version intégrale est un peu lourde et qu'un découpage en petits chapitres peut se révéler plus utile, voici des liens pour les divers chapitres du Petit Cadwë :

Introduction, sommaire et index
Le Trophée
La Hure
Soma (sans la Bonne Pioche)
La Bonne Pioche (avec les tables de cuisine et d'alcools)
Le Kraken
Les Remparts
Aux portes de la Ville Haute (une galerie de porteurs d'armes)
La Bibliothèque Emmurée
Les tables de cuisine
Les tables d'alcool


Vous trouverez plein d'informations sur ce jeu créé par le défunt Rackham sur Cadwall Online ou vous pourrez jouer en ligne sur ce forum

Grand nettoyage de printemps

Bon d'accord, on n'est qu'en février...
Enfin, toujours est-il que j'ai décidé de mettre un peu d'ordre dans mes créations.
Ce blog se révélant être la manière la plus simple de conserver mes idées, tout en y mettant un peu d'ordre grâce aux tags, je l'utilise pour archiver mes vieux trucs.
En avant pour le rangement !

mercredi 1 février 2012

Le Jardin des Pierres

Tout est parti d’une blague de carabin pour faire tourner en bourrique un ancien gardien du parc tout près de l’Université : les étudiants se sont mis à arroser les pierres du jardin devant les yeux effarés de l’employé et à venir remplacer, de nuit et très discrètement, les fameuses pierres arrosées par des pierres toujours un peu plus grosses. Le pauvre homme, un brin naïf, regardait pousser amoureusement ses pierres, admiratif du petit miracle qui venait égayer son quotidien. Mais voilà deux siècles que la tradition perdure et c’est maintenant devenu un véritable challenge de remplacer les plus grosses pierres : trouver une bonne remplaçante, la transporter jusqu’au jardin, lui faire passer les grilles, la substituer à l’ancienne qu’il faut encore faire disparaître et tout ça, sans se faire prendre par les actuels gardiens… Le parc connaît désormais un succès grandissant, à tel point que les autorités songent à le classer réserve naturelle pour éviter que des propriétaires furieux viennent tenter de récupérer un bout de la corniche de leur maison.