vendredi 25 septembre 2009
BoL: un scénario vaseux pour Barbarians of Lémuria
dimanche 6 septembre 2009
Bear Harbour: les catacombes musicales
C'était un labyrinthe tortueux, un enchevêtrement de venelles, de tentaculaires catacombes où les boîtes à musique avec leur manivelle et leurs petites dents métalliques, remplaçaient avantageusement les crânes et les fémurs. Alignées sagement comme autant de cigales, elles attendaient, innombrables, qu'on leur gratouille les rouages.
Au gré de nos errances, à la lumière des bougies, nous nous sommes mis à fredonner. Mes muses m’entraînaient du bout des doigts, du bout des yeux, chantant romance au rythmes des rengaines mécaniques, accompagnées par de rares danseurs à ressorts dans des vitrines tavelées de brun.
Nous sortîmes comme régénérés. Notre hôte déclara qu'il prenait les commandes, au cas où nous voudrions une boite à musique faite sur mesure. De l'autre coté de la porte, le ballet matinal des éléphants municipaux commençait, nettoyant les rues à grands jets d’eau avant de les noyer sous la bouse. Ensuite viendraient les jardiniers amateurs avides d’engrais dans le crissement de leur brouette, tandis que le chant des cornacs s’éteindrait sur le port…"
Gwynn, propriétaire du Putopia
Bear Harbour: la Mer
Bear Harbour : Rotten Smiley
Bear Harbour : le Vieux Parc
Un jour est arrivée, par les canaux, une péniche solitaire, au nom illisible sur une coque rouillée. Les éclusiers eux-mêmes disent ne l’avoir jamais vue. C’est comme si elle avait surgi des brumes pour aller s’échouer là, à quelques encablures des quartiers, toute chargée de graines et de plantes, de spores et de semailles qui colonisèrent les abords à une vitesse folle comme si leur seul but avait été d’essaimer et de se répandre, colonie végétale venue d’on ne sait où, arbres et graminées jamais vus ailleurs, à l’écorce sombre sous un feuillage plus noir que la nuit. C’est devenu un parc, le Vieux Parc, Le Parc du Cœur Ténébreux comme l’appelle les forains qui la moitié de l’année y élisent domicile. Un lierre ébène escalade depuis les piliers du grand huit, et sous les ramures torturées où pendent tout au fil de l’année de lourdes figues phosphorescentes, déambulent toute une faune d’anges fugueurs, de butineuses fardées ou de dockers en goguette. On y rit, on y danse sous les lampions, on s’essaye aux jeux des baraques et aux attractions mécaniques, tandis que dans l’ombre palpite toujours, organique et luminescent, le cœur ténébreux du parc.
Bear Harbour : la Pension Longuet
(Inspirée du dessin animé "les Triplettes de Belleville")
Cette pension de famille relativement miséreuse est tenue par la veuve Longuet, femme au grand coeur qu'un long veuvage à fini par faire ressembler à son défunt époux. Une moustache grise et rebelle ourle sa lèvre supérieure, tandis que d'énormes bésicles à double foyer finissent d'en faire une créature improbable aux globes oculaires impressionnants. Cette vieille dame industrieuse trottine du matin au soir dans la cuisine-salle à manger-hall d'accueil qui occupe le rez-de-chaussée, préparant du pain perdu au lait gris, ou tricotant des châles et des mitaines d'un mauve douteux, qu'elle vous offrira par la suite.
La bâtisse étroite et toute en hauteur gîte à bâbord, comme un navire abandonné en cale sèche, son quatrième étage appuyé contre un des piliers du téléphérique. Les ingénieurs civils n'ont pas eu le coeur de déloger la vieille dame et ils décidèrent d'attendre son décès pour raser le bâtiment. Mais le temps à beau s'acharner, Mme Longuet reste alerte, même si elle n'escalade plus les escaliers de métal qui mènent jusqu'aux chambres. Chaque étage est trop petit pour loger plus d'une alcôve, que clos une tenture. Un grand lit en occupe souvent toute la largeur, et des valises bon marchés, glissées sous le sommier, servent de range tout.
Malgré le bruit, l'exiguïté et les soubresauts de la bâtisse à chaque passage d'une rame, l'ambiance y est joyeuse et familiale, autour de la "grande" table du "salon". On y dévore les journaux de la veille, apportés par un généreux voisin. On s'y dispute en longues parties Tric Trac, on y refait le monde entre petites gens et pour peu que la bière des cluricaunes leur donne de l’élan, on écoute Mme Longuet et ses deux jumelles, juchés sur une table, interpréter leurs plus anciens succès, du temps où elles étaient starlettes, des stars de cabaret. Puis, entre le passage du 19h30 et celui du 20h10, tout le monde regagne sa couche et tache de s'endormir, la tête sous le traversin.
Bear Harbour : le quartier de Funny Heights
Introduction à Bear Harbour
Surveillez les commentaires, j' y posterai les idées de scénarios qui me viendront avec l'article.
Dans chaque création divine, il y a des ratés et des anomalies, de ces endroits paumés et hors du temps qui semblent moins devoir leur existence à l’être divin qu’à son dealer. Nous connaissons tous des endroits comme ceux-là : Ank-Morpokh, le Pays des Merveilles d’Alice, ou la basse Picardie… Et bien nous dirons que Bear Harbour est de ceux là. Une cité insalubre, où n’importe quel monstre peut postuler pour une carte de travail, où certaines rues sont aux mains de zombis purulents et où des pixies suicidaires s’immolent dans le whisky tous les soirs au sommet des lampadaires.
Mais à Bear Harbour on peut aussi dénicher des maravillas, ces étranges artefacts qu’on ne trouve jamais ailleurs, boire un verre de larmes de Cerbère en compagnie d’un parent défunt, ou profiter des amours tarifés d’une rate garou aux huit mamelles.
Et puis essayez dans une autre ville médiévale fantastique de trouver un bon confit de chat à un prix décent passé les 23 heures…