Un petit poème sur le cirque du Malheur qui exerce ses talents dans le Rempart.
Et le cracheur de feu comme un clochard céleste
D’un souffle alcoolisé fait voler les poissons
Tendus comme baudruche, brillants comme lampions
Avant de rengainer sa flasque dans sa veste
Irma-qui-n’a-pas-d’os s’enroule comme une écoute
Autour du mât d’un boutre, où chantent les pêcheurs
Ivres de mauvais vin. Poissonniers en déroute
Contemplent l’invasion d’une horde de noceurs…
Dans la gueule du requin le dompteur met sa tête
écartant ses mâchoires froides et mortes à l’étal
Quelques jongleurs manchots jouent avec des ablettes
Des clowns noirs et puants se poussent au canal
Le cirque du Malheur, tous mendiants et artistes
Vilains et grands farceurs, un jour à la criée
Lancent en l’air leurs perruques, hurlent et crient « En piste !»
Passant, jette-leur donc quelques sous pour changer…
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